Blood Father
2016
Jean-François Richet
En 2010 on annonçait le grand retour de Mel Gibson avec Hors de contrôle, mais le film fut un échec critique et commercial. L’année suivante le très bon Le Complexe du Castor devait définitivement le faire renouer avec le public après des années de passage à vide à cause de ses dérapages médiatiques, mais finalement non plus, il ne fait depuis qu’enchaîner les rôles de gros durs ou de méchants dans des sous-productions ou des suites qui se sont cassé les dents. Encore une fois, on annonce prématurément son retour, le film n’étant pratiquement pas sorti en dehors de la France, a tout juste rapporté quatre millions de dollars dans le monde et ne sortira à priori pas aux Etats-Unis.
Ancien alcoolique qui avait de mauvaises fréquentations, John Link (Mel Gibson) venait de sortir de prison depuis tout juste un an quand les emmerdes vont lui tomber dessus. Disparue depuis quelques années, beaucoup plus pour lui de par son séjour à l’ombre, sa fille va refaire surface, l’appelant à l’aide. Complice dans une affaire de trafic de drogues, elle a par accident tué l’un des caïds du milieu, lui attirant les foudres d’un cartels des plus dangereux. Lui qui s’était imaginé mainte fois ces retrouvailles, il n’en espérait pas tant.
Alors oui, on retrouve l’acteur de légende en grande forme et son charisme ne s’est pas tari d’un iota, la barbe lui va très bien et il est une fois de plus un badass évident, mais le film est d’un banal confondant. Le père qui protège sa fille avec des trafiquants en toile de fond, c’est bien trop classique pour qu’on le tolère tel quel, et l’histoire d’ex taulard aux alcooliques anonymes n’est pas une idée follement originale non plus. Un scénario pas très intéressant donc, mais heureusement il y a une vraie dynamique de récit et les personnages sont assez bien écrits à défaut de dépasser leur statut de stéréotype, avec parmi eux William H. Macy en parrain de John et Thomas Mann en réceptionniste simplet. Un film sans grand intérêt en dehors de retrouver un acteur trop peu présent, bien que son efficacité certaine nous offre un divertissement honnête.