Ce film est considéré comme un grand classique du cinéma français. Si aujourd’hui la plupart des réalisateurs sont de purs produits de consommation qu’on jet après utilisation, il fut une époque où ce métier voulait dire quelque chose. Pour certains, le simple nom de Georges Lautner est synonyme de bon film ou encore des dialogues de Michel Audiard suffisent pour attiser la flamme. Plus encore, le panel d’acteurs forçait le respect. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
Le cinéma étant beaucoup moins développé, les mêmes gens travaillaient sur les mêmes films. Ici, c’est Albert Simonin qui s’auto-adapte. Du coup, le genre policier avait un scénario attitré : un gros dur (Lino Ventura) essai de faire marcher ses affaires mais il rencontre un autre gros dur (Bernard Blier) qui lui met des bâtons dans les roues, même si au final, c’est l’allemand le méchant.
Bon, pas de scénario… Et le reste ? Eh bien niveau mise en scène, c’est assez largement catastrophique : les combats à mains nues sont illisibles et ridicules de par leurs manque de synchronisation ; le classique coup de je passe mon temps à faire des virages de malade en voiture ; les gun-fight bidons entre l’absence de balles, l’absence de sang et les bruitages débiles de par leurs faibles amplitudes et le choix de remplacer le bruit de la détonation par celui d’une ouverture de bouteille. De plus, les acteurs sont très moyens, en particulier Claude Rich qui surjoue incroyablement. Reste effectivement les dialogues pas géniaux mais avec quelques trouvailles amusantes, notamment lors de la célèbre scène de la dégustation d’alcool. C’est bien trop peu pour prétendre à un très bon et même un bon film. Voici un bien bel exemple de vieillissement cinématographique.