Get Out
2017
Jordan Peele
En février dernier, le cinéma horrifique a connu un séisme inédit. Après un démarrage surprise spectaculaire aux Etats-Unis avec 33 M$ pour un budget de 4,5 M$, le film a connu le meilleur maintien de l’histoire pour le genre et s’apprête à finir sa course à domicile à 176 M$. Si à l’international le film fut moins phénoménal, il devrait tout de même dépasser les 250 M$ dans le monde, le plaçant parmi les films d’horreur les plus lucratifs jamais vus. Les gens sont vraiment fous…
Dans le contexte actuel où le racisme est toujours omniprésent malgré la fin de la ségrégation, Chris (Daniel Kaluuya), afro-américain, n’était pas très rassuré à l’idée d’aller voir la famille blanche de sa nouvelle petite amie, s’imaginant deux sudistes prêts à se jeter sur lui fusil à la main. Finalement, bien au contraire, il fut chaleureusement accueilli et tout le monde semblait enchanté par son exotisme. Un peu trop même.
Il est vrai qu’aux Etats-Unis il y a eu récemment beaucoup d’incidents à connotation raciste, mais de là à se jeter sur le premier film traitant du sujet… La première scène montre un noir se faisant agressé, donc on sait d’emblée qu’il va clairement se tramer quelque chose et que les victimes seront noires. Et puis après on rencontre les parents, notamment la mère (Catherine Keener) dont le métier donne directement les clefs du dénouement, même si une petite nuance aussi originale que scientifiquement débile échappera aux esprits logiques. L’idée du film est vite fait amusante et polémique, la scène du « bingo » est glaçante et globalement l’ambiance angoissante est assez réussie, sans compter un petit humour qui va bien, mais il n’y a pas de quoi s’enthousiasmer outre mesure. Derrière son revêtement aguicheur ça n’est rien de plus qu’un film d’horreur lambda, sympa mais pas si efficace.