Un jour dans la vie de Billy Lynn

Un jour dans la vie de Billy Lynn
2017
Ang Lee

Réalisateur qui n’est jamais là où on l’attend, Ang Lee nous revient enfin après l’immense succès de L’Odyssée de Pi d’il y a quatre ans, choisissant d’adapter le roman de Ben Fountain sur la guerre en Iraq. Passé complètement inaperçu avec moins de huit millions de dollars récoltés en dehors de la Chine (où il a fait 23 M$), le film avait tout de même fait un peu parlé de lui pour son aspect technique, se targuant d’arborer une résolution 4K à 120 images par secondes, le tout en 3D, soit l’équivalent de 40 fois plus de détails par secondes qu’un film normal. Oui mais voilà, quand strictement aucune salle française n’est en mesure de le diffuser dans ce format, et pratiquement aucune dans le monde, ça reste purement théorique.

Comme le titre l’indique, le film nous propose de découvrir une journée dans la vie du jeune Billy Lynn (Joe Alwyn). Héros de guerre, lui et le bataillon du colonel Dime (Garrett Hedlund) ont été convié par un homme d’affaire (Steve Martin) pour l’inauguration de son nouveau stade, accompagné par un certain Albert (Chris Tucker) chargé de négocier l’adaptation cinématographique de leur histoire en Iraq. Bien loin de se soucier des festivités, son esprit sera tiraillé entre le souvenir de ce jour avec son capitaine Shroom (Vin Diesel), sa sœur (Kristen Stewart) et la petite chearleader qui lui a tapé dans l’œil.

Des films sur la guerre en Iraq, on en a eu un sacré paquet, et on pensait à juste titre en avoir fait le tour. Du coup, si on en montre quelques passages via des flash-back histoire de, le film se concentre plus sur le ressenti qu’en ont les gens. Ainsi, il montre le point de vu des soldats, parfois motivés par la gloire ou l’adrénaline mais conscients de la merde qui les entoure et du flou concernant la raison de leur présence là-bas ; celui des médias et du système, là pour abrutir les masses et engrangé du pognon sur le dos de leurs compatriotes sous couvert d’un pseudo patriotisme ; et celui du peuple, partagé entre l’indifférence, l’adulation et le rejet, bien que globalement l’association militaire / héros est bien ancré dans les esprits. Si le film fait un bon travail de décryptage des divers styles de pensées, ça reste néanmoins assez superficiel au même titre que la critique du fonctionnement d’Hollywood, ultra standardisé, sans pour autant arriver à s’émanciper des codes du genre. « Il y a forcément une romance dans tout film hollywoodien ». Bah oui mais vous faite pareil ! Le film critique la mascarade instrumentalisée du gouvernement américain tout en se concentrant sur les frivolités d’un immense spectacle filmé comme tel. En quoi ce film est-il moins superficiel que ce genre d’événement ou que les grosses productions d’Hollywood ? En rien. Le casting est énorme, la réal pas dégueulasse et les messages portés par le film sont louables, mais le traitement n’est pas raccord, on note beaucoup de redondances et l’angle choisit n’est pas passionnant. De bonnes intentions mais le résultat ne suit pas.

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