Père Stu : un héros pas comme les autres
2022
Rosalind Ross
Vivement conseillé par un comparse cinéphile, sorti directement en VOD chez nous, quasi bide aux Etats-Unis, pour ainsi seul pays où le film est sorti (avec d’ailleurs une ressortie en acte de fois PG-13 il y a deux semaines, mais qui fut un bide retentissant), le film m’avait été vendu comme un truand se faisant passer pour un prêtre pour séduire une donzelle, idée comique prometteuse, avec en prime un Mel Gibson en père du faux père religieux dont le tandem était hilarant. Une petite pépite méconnue à découvrir de toute urgence ? Loin s’en faut.
Tiré d’une histoire vraie, le film n’est pas du tout – ou très peu – une comédie en réalité, et encore moins une romance. On suit Stuart Long (Mark Wahlberg), boxeur minable dont la santé déclinante ne permet plus d’exercer, et qui va décider de tenter une percée à Hollywood la quarantaine bien tassée. Dans son malheur, il tombera sous le charme de Carmen, une fervente chrétienne, qui le conduira à son vrai amour : Dieu.
Pendant plus d’une heure, j’attendais que le début du canulard commence, à savoir se faire passer pour un prêtre, mais en fait le bougre veut réellement le devenir, et fait tout pour. Ce qui veut dire finito le sexe, incluant donc la Carmen, donc c’est premier degré, sans blague ni romance. On est donc sur littéralement un chemin de croix vers Dieu, ce qui forcément laissera sur le carreau toute personne non croyante. On est presque sur un témoin de Jéhovah venant frapper à votre porte, disant avoir reçu l’appel divin et tout le tintouin. Plus encore, l’histoire racontée n’a rien d’incroyable (des gens trouvant la fois, j’espère pour les églises que ça arrive régulièrement, sinon elles seraient toutes vides), absence d’humour percutant ou de scène forte en émotion, et le rythme est assez laborieux, le cœur du sujet n’arrivant qu’à plus de la moitié sur une durée supérieure à deux heures. Un ennui profond pour ma part, et je pense qu’il en sera de même pour tout non cinéphile chrétien.