Squid Game – saison 2
2024
Hwang Dong-hyuk
Nous y voilà, un peu plus de trois après une première saison qui aura fait date, que ce soit en termes de chiffres absurdes pour Netflix pour qui cela reste encore le programme le plus vu de tous les temps, ou pour les spectateurs au niveau du buzz démesuré. Un ersatz de Battle Royale sur fond de jeux pour enfant, la plupart peu passionnants, avec des protagonistes gâchés tant c’est probablement le plus lamentable et le plus insupportable qui s’en sort. Autant dire que le mot « surcôté » n’a jamais trouvé une telle résonnance qu’avec la première saison, aussi bien réalisé fut elle, et avec il est vrai une musique et une ambiance visuelle particulièrement réussies. C’était attendu, et avec un temps d’attente aussi important, on était en droit d’espérer un potentiel bien mieux exploité dans cette suite, qui ne sera en fait qu’une seconde partie de transition.
L’histoire prend place quelques années plus tard, alors que d’un côté le gagnant qu’on avait suivi en première saison traque sans relâche cette organisation de l’ombre pour y mettre un terme, et de l’autre le policier qui avait failli les démasquer, toujours bien décidé à prendre sa revanche.
Ce qui frappe dans un premier temps, c’est la lenteur du récit : alors que cette saison fait un épisode de moins, soit sept, il faudra attendre trois épisodes pour que le jeu commence, ce qui est affolant. Et le souci, c’est que tout semble alors une redite, en moins bien. Des personnages stéréotypés moins marquants, des jeux pas fous, nous faisant presque regretter certains passés, avec l’effet de surprise en moins sur l’univers jouet et la musique, plus discrète. Eh puis bon, il faut bien parler de ce cahier des charges absolument vomitif de Netflix, avec un des personnages secondaires très mis en avant qui est un ancien homme en plein changement de genre, en phase de transition comme certains diraient. C’est d’une lourdeur atroce, d’autant qu’on sent son personnage rajouté au forceps, là juste pour la diversité. Mais pourquoi imposer ça au spectateur quand la quasi totalité des gens se sentent outrés par une telle présence ? Cela participe à un tableau peu reluisant des personnages tant les meilleurs sont partis, et les nouveaux sont ratés. Même si le héros de la première saison gagne un choui en charisme, il n’en reste pas moins un rebut qui participe à justifier ce genre de jeu où la plupart sont effectivement de purs poids morts pour la société, donc il ne reste alors que ce plaisir macabre de voir une purge moralement potentiellement acceptable. On en revient alors au principal problème de cette saison, qui est en réalité une première partie de la saison finale, dont la seconde partie devrait sortir en fin d’été 2025 : elle ne tient en aucun cas debout toute seule. Toute la partie policière n’est en l’état que pure perte de temps, n’aboutissant à rien, et les nouveaux jeux commencés en resteront à un stade intermédiaire. On pourrait donc carrément parler d’arnaque tant cette saison n’en est pas une, apportant plus de frustration qu’autre chose.
Cette suite reprend donc une histoire par le prisme de sa fin très peu satisfaisante, avec ses personnages les moins intéressants, mais qui seront rejoint par des stéréotypes si insipides qu’on ne pourra s’accrocher à rien, dans une histoire coupée en cours de route alors qu’elle ne faisait que remâcher les mêmes thématiques sans rien apporter de nouveau, que ce soit dans son concept ou ses réflexions sur la société. On est presque sur un niveau de lenteur / fainéantise proche des saisons Netflix de La Casa de papel, c’est dire le désespoir. Peut-être qu’à l’aura de sa dernière partie, l’ensemble sera moins poussif, mais en l’état impossible de se montrer autre chose que scandalisé par cette salve d’épisodes, inaboutie et terriblement redondante, redite pure et dure en moins bien. Autant dire que même les fans les plus aguerris vont être salement refroidis…