Les Lignes courbes de Dieu
2022
Oriol Paulo
Trois films, trois très grandes réussites : jusqu’alors la carrière de réalisateur d’Oriol Paulo était un sans faute, pour ma part que des quatre étoiles, et j’avais donc hâte de découvrir son quatrième film. Pourquoi seulement maintenant alors ? Plus de 2h30 au compteur, c’est une durée qui se cale bien moins facilement dans une soirée, et qui surtout incite à la méfiance.
Que s’est-il réellement passé dans l’hôpital psychiatrique ? Contacté par le père d’un pensionnaire incrédule face à l’annonce du suicide de son fils, une détective privée va mettre en scène sa demande d’internement pour infiltrer l’asile et enquêter de l’intérieur.
Quand on pense enquête et asile, isolé de surcroit, on pense immédiatement à Shutter Island, et pour ma part plus encore Stonehearst Asylum, encore plus abouti je trouve. Malheureusement, les comparaisons font mal : le cadre est moins fou ou travaillé qu’une île, le casting est bien moins prestigieux et efficace, et l’histoire – certes retors et réussie sur bien des points – restera un gros cran en dessous des deux susnommés. Déjà la pirouette scénaristique reposant sur un montage factice devient vite évidente de par les incohérences engendrées, et aucune des révélations n’en est vraiment une tant l’histoire, malgré tous ses embranchements, multitudes de personnages et pistes, est en réalité limpide de bout en bout. Le réalisateur nous avait habitué à de vrais twists d’envergure, des fins nous laissant bouche bée, ce qui clairement ne sera pas le cas ici. Et c’était évident avec une telle durée, mais le film est trop long, notamment avec l’histoire de mère des jumeaux, qui n’ira juste nulle part. Pas vraiment satisfaisant…