Voici ce que l’on appel un grand perdant des oscars : nominé dans quasiment toutes les catégories et aucuns prix. Et pourtant, le film n’était pas sensé être un succès car son nombre de salle lui permettait tout juste d’exister et certainement pas faire parler de lui. Au final, le film a rapporté plus de 23 millions dans tout juste 500 salles, chose « courante » en France mais rarissime outre-atlantique.
L’histoire pour sa part retrace la vie de servitude d’un majordome exemplaire, M. Stevens (Anthony Hopkins), au sein du château de son maître Lord Darlington (James Fox). En 1926, il fera la rencontre de Mlle Kenton (Emma Thompson) qui deviendra une gouvernante irremplaçable. Mais alors qu’une seconde guerre mondiale se prépare, Lord Darlington prit le parti de l’Allemagne, entraînant quelques complications fâcheuses mettant en péril la stabilité maintenue par M. Stevens. Et malgré des divergences et un grand écart d’âges, un amour platonique va naître entre lui et Mlle Kenton.
Voilà un film très British comme on en voit plein avec cette éternelle retenue, ici poussé à l’extrême. Mais malheureusement, la pseudo histoire entre les domestiques ne prend pas et même si les acteurs sont excellents, on a du mal à adhérer. La faute à un rythme soporifique s’étalant sur près de 2h14 et à un thème pas vraiment palpitant. Si la reconstitution historique est parfaite, et évite à peu près les pièges liés à la guerre, on s’identifie difficilement aux personnages loin d’être mentalement en phase avec nos nurses actuelles. On notera au passage la présence de Christopher Reeve, alors encore non seulement vivant (étant mort en 2004) mais aussi en pleine possession de son corps, qui fut paralysé en dessous des épaules le 27 mai 1995 des suites d’une chute de cheval.
On assiste donc à un beau film bien réalisé et emmené par de grands acteurs mais affreusement lent et peu passionnant.