Il y a trente ans, certains théâtres ont accueilli l’adaptation de la nouvelle La vie singulière d’Albert Nobbs de l’écrivain irlandais George Moore. Et déjà à l’époque, Glenn Close endossait le costume de Albert. Depuis, l’actrice n’a eu de cesse que de vouloir porter à l’écran cette œuvre. Le projet failli voir le jour en 2001 mais faute de financement, la production ne commença que dix ans plus tard. Et si l’on en croit la forte présence du film dans les festivals dont trois nominations aux Oscars, on peut présager d’un résultat pas dégueulasse.
L’action se déroule en Irlande au XIX° siècle alors que le pays est en proie à de terribles difficultés économiques. Le métier de majordome étant l’un des rares permettant une vie descente mais malheureusement réservé aux hommes, Albert Nobbs (Glenn Close) va se faire passer pour un homme, profitant de son prénom peu féminin et de sa silhouette androgyne. Et elle mena sa petite vie « tranquille » dans l’optique d’ouvrir plus tard son bureau de tabac jusqu’au jour de sa rencontre avec M. Page (Janet McTeer), qui est en fait elle aussi une femme déguisée en homme, mais cette fois pour profiter anonymement de son choix homosexuel (lesbienne). Tout le monde aurait-il droit au bonheur ?
Le travestisme-professionnel ne date pas d’hier comme avec Madame Doubtfire, bien qu’ici le contexte est évidemment plus sérieux. De plus, le résultat est autrement plus concluant : si Glenn Close n’arrive pas à imposer une image d’homme à cause de traits trop fins, d’une voix trop aiguë et d’une démarche trop gracieuse, il n’est pas pour autant évident qu’elle soit une femme entre sa silhouette, ses vêtements et sa mâchoire. Dans tout les cas elle ressemble à un être hybride, donnant une réelle cohérence à son personnage. Les deux actrices travesties étant excellentes, leur homosexualité devient presque naturelle et cela donne une histoire vraiment solide bien qu’il y ai quand même une différence du simple au triple entre Mia Wasikowska et Albert, qui tentera de séduire la jeune fille malgré son copain (Aaron Johnson). Bref, un très bon casting pour une histoire bizarre mais solide. On regrettera par contre quelque peu la conclusion triste et immorale mais qui colle plutôt bien à l’ambiance.
« Glenn Close n’arrive pas à imposer une image d’homme à cause de traits trop fins, d’une voix trop aiguë et d’une démarche trop gracieuse »
C’est pas sa faute, la pauvre. C’est le maquillage qui n’est pas terrible.
Tu l’avais reconnue toi, dans Hook ?
Assurément pas, mais faut dire que le film m’avait pas spécialement marqué, que son rôle est quand même vachement secondaire, et ça doit faire huit ans depuis la dernière fois que je l’ai vu.