Il y a 17 ans sortait une première adaptation cinématographique du célèbre Comics qui a vu le jour en 1977, Judge Dredd. Le film fut un assez gros échec avec 113 M$ pour un investissement de 90, mais son plus gros revers lui vint des critiques, majoritairement assassines à cause d’une absence totale de respect envers l’œuvre. Heureusement, aujourd’hui presque tout le monde a oublié le film et la licence peut repartir sur de bonnes bases.
Dans un monde futuriste post-apocalyptique, l’anarchie règne en maître, et il n’existe plus qu’une seule force pour appliquer la loi : les Juges. À la fois policiers, juges, jurés et bourreaux, ils n’ont de comptes à rendre à personne et symbolisent le dernier rempart de la civilisation. Dans la ville de Méga-City One, anciennement baptisé New-York où désormais 800 millions de personnes s’entassent dans les ruines de l’ancien monde, il n’y a plus qu’un seul recours pour faire régner l’ordre dans ce chaos : le palais de justice. Fraîchement recrutée comme juge, Cassandra Anderson (Olivia Thirlby), mutante télépathe, fera ses premières classes et son test d’évaluation avec la légende du milieu, le meilleur de tous : le juge Dredd (Karl Urban). En repérage pour un triple homicide, ils apprennent l’existence d’un immense réseau de drogues intégralement dirigé par Madeline Madrigal (Leana Headey) dit « Ma-Ma », un nom qui fait même trembler le palais de justice. Mais pour Dredd la décision est prise, le verdict doit tomber : peine de mort.
Le film commence par une intro très classe, conciliant texte fort et image imprégnée. Les environnements sont à la fois réalistes et impressionnants, et le film affiche d’emblée une personnalité prononcée. Les éléments futuristes s’intègrent parfaitement aux ruines, et le design des juges est à la fois un bel hommage au comics et un dépoussiérage nécessaire pour éviter le côté kitch d’avant. Côté histoire on a préféré jouer la carte de la simplicité et de l’unicité : Dredd est coincé dans un gigantesque immeuble avec sa nouvelle recrue. Dur de mener à bien sa mission quand le ciel vont tombe sur la tête. Une ascension de quelques 215 étages qui a un but précis, autre que de nous servir un excellent films d’action : nous faire découvrir ses personnages. Une belle réussite puisque outre la très belle acolyte, on découvrira un juge énigmatique bourré de charisme dont chacune des interventions, orales ou physiques, est à saluer. La réalisation est elle aussi une grande réussite de par son model de survoltage et la clarté de ses plans. On regrettera juste la surexploitation des effets de ralentis (à cause de la drogue Slow-Mo) des premières scènes. Un retour en force donc pour Dredd, largement acclamé par les fans du comics, trouvant là une adaptation d’une fidélité rare, certes logique car co-écrite par le propre scénariste du comics. Le cuisant échec du film en salle (35 M$ pour 50 de budget, et même pas de sortie ciné en France) n’en est que d’autant plus regrettable. Il est vrai que l’extrême violence du film et la boucherie humaine qu’il représente n’en font pas vraiment une œuvre tout public, mais on ne peut qu’en regretter l’issue : une nouvelle mise à mort du héros qui risque encore une fois d’être très longue…