Conan

Conan
2011
Marcus Nispel

Grand icône de l’héroïque-fantaisie, Conan sortit de l’imagination de Robert Ervin Howard, à qui l’on doit notamment Solomon Kane, en 1932. Barbare ayant vécu durant l’âge hyborien, à peu près en -15000 avant JC, Conan avait eu droit à une première adaptation cinématographique pour célébrer ses 50 ans. Un beau succès (69 M$, soit l’équivalant de 189 M$ aujourd’hui) qui eu droit à une suite en 1984, et qui a donc été l’objet d’un reboot en 2011. La légende peut-elle renaître de ses cendres ?

Né sur un champ de bataille, Conan (Jason Momoa) s’est voué dès son plus jeune âge à l’art du combat, abattant à lui seul cinq hommes à tout juste dix ans. Mais un jour, Khalar Sing (Stephen Lang) et son armée attaquèrent le village et tuèrent tous ses habitants, cherchant la dernière pièce d’un artéfact qui fera de lui un dieu. Ce jour là, le père de Conan (Ron Perlman) sera tué sous ses yeux, et depuis il n’a de cesse que de se venger. Mais de terribles ennemis se dresseront sur sa route, dont la sorcière de fille de Khalar (Rose McGowan) !

Le film fut un bide retentissant : 90 millions de budget et à peine plus de 48 M$ de recettes dans le monde. Pourquoi un tel ratage alors que de sombres daubes comme Le Choc des Titans et sa suite, dans une moindre mesure, ont cartonné ? Simple : le casting et le marketing. Ici, le film ne peut se cacher derrière aucune star (ni gros monstre emblématique non plus d’ailleurs), Ron n’étant pas un personnage principal, et son héros est navrant : le stéréotype du bourru décérébré. Mais comparé à un film comme les Titans, celui-ci ne s’en sort pas plus mal, voir mieux, pas grâce à un scénario tout aussi insipide, mais plutôt grâce à son univers et son ambiance plus riche et réussie, soignant joliment les décors et les effets spéciaux. À ceci près que lors des plans rapprochés, la réalisation saccade et devient rapidement illisible. Certains passages entiers peuvent s’en retrouver plombés. Heureusement, l’introduction est presque bonne, et le rythme suffisamment soutenu pour ne pas trop sombrer dans des moments qui rappellent Sa Majesté Minor. C’est pour dire le niveau… Il n’y donc plus de doutes, les péplums sont une plaie qui n’a plus sa place aujourd’hui. Le projet d’un nouveau Conan vieux et roi, avec son interprète originel, a toutes ses chances de connaître une violente débâcle.

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