Suite au succès tonitruant du Parrain, Francis Ford Coppola mit en route immédiatement après une suite pour illustrer le nouveau parrain. Après le père, le fils. Ainsi, les affaires de la famille Corleone perdurent en la personne Michael (Al Pacino), le benjamin de la fratrie.
À la fois suite et prologue, ce film nous propose de suivre d’un côté ce parrain nouvelle génération, et de l’autre l’histoire du père, Don Vito (Robert de Niro), alors qu’il arrive en Amérique. D’abord seulement âgé de neuf ans, le film racontera surtout ses débuts dans le banditisme, l’ouverture de son magasin d’huile d’olive, et ses premières missions mafieuses. De son côté, Michael tente d’étendre son business du Nevada, où il s’est implanté, mais se heurte à ses concurrents. Après sa tentative d’assassinat, il devra en plus surveiller ses arrières, étant trahis par son propre frère et ses associés. Assaillit de tous les côtés, il verra sa femme (Diane Keaton) l’abandonner et la justice lui tomber dessus. Heureusement, il lui restera toujours son éternel bras droit et frère de cœur, Tom (Robert Duvall).
Les résultats du film sont une sacrée contradiction. D’un côté le film a presque été autant acclamé que son prédécesseur, et aura raflé les Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur, et meilleur acteur dans un second rôle pour Robert de Niro, surprenant dans la mesure où ne prononce que quelques mots en anglais, le reste étant de l’italien non sous-titré. Un problème très gênant dans la mesure où presque 30 minutes du film sont en italien, nous empêchant de comprendre une certaine partie du film. Et pourtant, le film a réalisé à peine le quart des entrées du premier, lui permettant certes une bonne rentabilité, mais qui montre aussi un net recul de l’intérêt des spectateurs. Et après tout, cette suite était-elle légitime ? Le Parrain se satisfaisait très bien à lui-même, et achevait avec brio une histoire presque cyclique qui trouvait là sa résonance. Mais il est vrai que quitte à prolonger l’aventure, cette seconde partie vaut le détour, de par la reconduite de tout ce qui a fait la réussite du premier : ambiance mafieuse exemplaire, musique légendaire et personnages parfaits. Ici, en plus de l’oscarisé, on saluera la présence magistrale de Al Pacino, qui mérite largement son titre de parrain, égalant aisément son illustre père. Mais d’un autre côté, le principal problème qui incombé au rythme fait rebelote : plus de 3h20 de film. C’est infiniment trop pour ce genre de production, et mieux vaut prévoir une ou plusieurs pauses pour ne pas décrocher. Mais l’honneur est sauf, et le film mérite clairement son statut de partie 2, assurant une continuité tant au niveau de l’histoire que de la qualité.