Épisode V
« Rappel des titres aujourd’hui : la reconstruction du Corum à Montpellier a commencé. Nous vous le rappelons, ce site culturelle important de la ville fut détruit la semaine dernière suite à une explosion d’ordre inconnu ayant causé la mort de 124 personnes. Si les caméras n’ont pas pu nous révéler ses origines, la thèse d’un acte criminel est clairement privilégiée. Place maintenant au sport avec tout d’abord le rugby dont on retiendra le très optimiste 16 partout entre Montpellier et les tenants en titre, le Leinstern, même si certain ont jugé l’arbitrage peu fairplay. Les deux autres matchs… »
– Bon Antoine tu te bouge ou bien ? La pause est terminé !
– Yep, deux secondes Pascal, je me remet de mes émotions.
– Encore la radio ? Arrête de te faire du mal, c’est justement pour ça qu’on s’entraîne.
– Que je m’entraîne. Toi tu donne les ordres et Jérémy me regarde en se marrant.
-Bah quoi, c’est énorme le truc avec les flammes et tes ailes. Et puis j’ai déjà tellement fait ton chauffeur que tu pouvais bien me déposer à Gange pour assister à ça.
– Ouais, ouais, ouais… Bon revoyons les bases. Aile gauche, aile droite, ailes intérieurs.
Bon concentration… Inspiration, expiration. Deux ailes bleues se formèrent alors dans mon dos. Contraction, libération. La peau de mon dos se déchira et deux autres ailes, semblables à celles des dragons, apparurent.
– Je crois que je maîtrise pas mal ça.
– Bon bah maintenant tu fais du surplace pendant 2 heures et pendant ce temps, pour pas trop te faire chier, tu me fera des haltères.
– Elles pèsent combien ?
– Pas trop ça va, à peine 400kg chacune.
– … Je vais ressembler à Trunk super guerrier 2.
– Je pense pas, ces derniers jours t’as pas tellement pris. Bon Jérémy, pendant ce temps on se fait une pétanque ?
– Ça marche.
– Et attention, je te surveille Antoine, pas d’autre couleur que le bleu. Sinon c’est beaucoup trop facile.
C’est vrai que quand je pense à quelque chose de triste ou de pénible et que mon aura devient rouge ou noir, selon l’intensité de mes sentiments, les efforts physiques sont largement plus facile à réaliser. Mais c’est également extrêmement facile avec mon aura verte puisqu’elle me guéri de ma fatigue. Je croyais au début qu’il s’agissait d’une réponse immunitaire en cas de danger de mort mais je peux aussi la forcer en me concentrant sur des souvenirs forts et heureux. Deux catégories sont particulièrement efficace : les séjours chez mon frère et les moments passés avec Alina. Dans le premier cas, deux sentiments très forts s’associent avec d’un côté le fait d’être avec quelqu’un de génial et super sympa qui est un modèle de réussite, et de l’autre côté l’empathie de son bonheur. Pour Alina j’ai l’embarras du choix entre sa beauté éclatante, son odeur envoutante ou la douceur de sa peau et de ses lèvres.
– C’est quoi ce bordel ? Antoine t’es vert de chez vert ! Et vu ton sourire à la con tu dois être entrain de penser à sa description « visage magnifique, beaux yeux bleus et charme incroyable » ou de spéculer sur « petit cadeau » ?
– Pas spécialement mais c’est un art de faire rêver. J’espère que je m’en sort aussi bien… Y’a combien à combien ?
– 9 à 5 pour Jérémy.
– Ouais mais j’ai eu de la chance. Dommage que ça me serve pas pour le loto 🙂 .
– Bon, nous on fini notre partie mais toi fini la farniente. Tu vas me faire 1000 pompes avec ce tronc de 10 tonnes dessus.
– Encore ?! Ah là, là…
Quelques heures plus tard.
– Avec les jours qui raccourcissent la nuit tombe tôt, faudrait penser à rentrer. Bon Antoine tu va replanter l’arbre et après tu cachera les haltères sous terre.
– Ok. Bon bah à Mardi. On se retrouve bien pour manger ?
– Yep. Et m’oublie pas après avoir rangé. C’est pas à côté Teyran.
Bip bip, bip bip… Nouveau message de Alina. Après la lecture du SMS, une aura émeraude étincela autour de moi, plus brillante que jamais.
– Ne t’assois pas Jérémy, ça va aller très vite aujourd’hui.
Je souleva d’une main le tronc de 10 tonnes et à peine il fut planté que des branches et des feuilles se mirent à germer. Et par la seule force de ma pensée, je fit pousser du lierre puis un buisson entier pour recouvrir les haltères et autres chaînes de l’entraînement.
– Alors, subjugué ? Impressionné ? Stupéfié ?
– Euh sinon je me disais, tu va pas tarder à t’envoyer des fleurs au sens propre.
– C’est une idée ça ! Je pourrai faire pousser des fleurs pour Alina, créer une nouvelle variété que je baptiserai à son nom. Parfait pour ce week-end !
– C’était donc ça le SMS suivit du grand sourire ? Bon allez, attrape.
– Qu’es-ce que… J’hallucine ! Une selle de cheval ! T’abuse grave là…
Ses derniers jours, après quelques semaines maussades, le beau temps était enfin revenu. Le vent était relativement faible. Bref, les conditions étaient optimales pour un vol des plus sûrs et serein. Et pourtant… Suspense… Rien. Pas des problèmes tout les jours non plus !
– Monsieur, cet agréable vol touche à sa fin. La compagnie Antoine Airline vous remercie d’avoir choisi nos services. Nous espérons vous revoir aussi souvent que possible.
– Ouais carrément. Tu veux garder la selle et la prendre à chaque fois ou tu me la confie ?
– Arf, garde là, t’es plus précautionneux que moi. Du moins j’espère… @ +
– Ouais, rentre-toi bien. Aller, salut.
Il était près de 18h30, le ciel était noir et le froid s’installait calmement mais surement. Teyran est une belle ville le soir. Surtout qu’avec sa population de retraités, la délinquance n’était pas un problème. C’est ce qu’on appel un endroit sûr. Ça me rappel une fois dans un film… BAM
– Oulà excusez-moi monsieur. Vous… Oh putain !
– Bonjour petit.
– De un, on est le soir donc c’est bonsoir quand on est poli. Et de deux va crever en enfer le grand, tu va goûter de ma flamme !
– On se connait ?
– Déjà tu range tes dents quand tu me parle et puis tu devrais te souvenir du type qui t’a désintégré.
– Hum… Tu doit me confondre avec un autre Xemacs. J’en conclu que c’était toi la semaine dernière. Je te salut donc Antoine.
– Ah mais tu doute de rien ! Genre que tu me connais et que pile quand monsieur le démon se promène il tombe sur moi ! Dans deux secondes tu vas comprendre ta douleur.
Ni une ni deux, je fit exploser ma colère et une aura très sombre me recouvra. Je sorti aussi mes quatre ailes et avec une vitesse faramineuse, je lui attrapa le bras et m’envolai très haut dans le ciel. Et avant qu’il n’eut le temps de comprendre ce qui lui arrivait, je posa ma main sur sa cage thoracique et prononça le mot fatidique : Impact. Et à son tour, son corps disparu, balayé par le flux de mon pouvoir.
Nan mais sans dec, ils se prennent pour qui ces Xemacs ? J’vais vite les calmer moi, ils vont pas faire long feu !