Blanche-Neige et le chasseur

Blanche-Neige et le chasseur
2012
Rupert Sanders

En 2012, deux projets se sont affronté sur un même sujet : Blanche-Neige, le célèbre conte des frères Grimm. La bataille fut rude mais avec un tournage en automne dernier, le film dû laisser les honneurs à la version parodique et comique sobrement appelée Blanche Neige. Mais avec un point de vu plus sombre et à la sauce Seigneur des Anneaux, le film compte bien largement amortir les astronomiques 170 millions de budget investis au point d’annoncer une suite avant même la sortie. Pari dors-et-déjà gagné puisque le film cartonne et fait en France la totalité de l’autre version en une semaine. On parle bien de Blanche-Neige là ?

La totalité du conte est bien là mais pour coller au ton voulu, de petites améliorations ont été apporté. Ainsi, le paisible royaume tomba face à la noirceur et la volonté d’une seule femme : la sorcière Ravenna (Charlize Theron). Profitant de la mort de la reine, elle fit croire à une attaque et se fit passer pour une pauvre prisonnière de cette armée ténébreuse. Le roi, sous le charme de cette déesse maléfique, la fit sienne et lui offrit le trône sur son corps mort. La véritable armée de Ravenna prit alors place et réduit à la pauvreté et à la servitude tout le royaume. Quand à la princesse (Kristen Stewart), elle fut jetée au cachot pour le restant de ses jours. Mais sept ans plus tard, la nouvelle reine tombait en décrépitude et commençait à perdre ses pouvoirs. La cause en est une nouvelle reine de beauté : Blanche-Neige. Sa jeunesse éternelle ne marchant que si elle est la plus belle, Ravenna doit manger le cœur de sa princesse. Mais alors que son frère allait la chercher, elle en profita pour l’agresser et prendre la fuite. Une possible nouvelle reine en fuite consisterait en une menace de rébellion pour un peuple meurtri et affamé, inacceptable. Et même si sa fuite l’a conduit dans les terribles terres sombres et maudites de la forêt des rivages et que sa survie est impossible, il n’est pas question de lui en laisser le choix. Elle en appellera donc au plus courageux des hommes que même la forêt n’effraie pas : le chasseur (Chris Hemsworth).

Effectivement, la césure est nette et inspirée. Les bases du conte étant anémiques, on ne pouvait décemment pas espérer une puissante histoire bigrement originale mais elle a le mérite de tenir largement la route et nous surprendre par moment, notamment en jouant avec ce que l’on sait de l’histoire et ce à quoi on s’attend. Tout y est mais finalement le film pourrait avoir un tout autre titre tel La Princesse et la Chasseur ou Le Royaume perdu. Le film arrive à se faire sa propre légende et le résultat est sympathique mais à cause des limitations du conte, pas transcendant. La faute à un début trop sombre graphiquement. Nos mirettes en prendront par contre un sacré coup lors du passage dans le sanctuaire : une ode majestueuse à la nature digne des plus beaux Miyazaki. Grace à son budget phénoménal, le film se permet une réalisation magnifique et des décors fantastiques-envoûtants. Les acteurs s’en sortent pas mal, surtout Chris Hemsworth, bien que les deux déesses de beauté soient elles aussi très convaincantes. Tout cela créé une très bonne dynamique pour un film très divertissant. Par contre, l’idée d’une suite est étrange quand on connaît la fin, étant à peu près la même que celle du conte. Bref, pour un film dont on attendait pas forcément autant, le résultat est très solide.

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2 réponses à Blanche-Neige et le chasseur

  1. Anaïs dit :

    J’ai trouvé le film très beau graphiquement et j’ai beaucoup aimé le retournement de situation. Tu as tout à fait raison pour le côté Miyazakien du sanctuaire. D’ailleurs ce passage est suivi d’un sacrilège !
    Sinon j’ai encore bavé devant Chris !

  2. Anaïs dit :

    Ah, et j’adore le nouveau design de ton site !

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