Un Heureux Événement

Un Heureux Événement
2011
Rémi Bezançon

Quasi roman autobiographique, le livre éponyme de la « philosophe » (après tout qui ne l’est pas ?) Eliette Abecassis (en même temps, c’est vrai qu’il faut avoir une sacrée approche philosophique pour assumer un tel nom) est ce qui aura inspiré ce film. Et comme l’indique le titre, on s’intéressera au moment fort dans la vie d’une personne : la pérennisation de son patrimoine génétique. Bref, avoir un enfant.

Dans le film, l’heureux couple qui aura l’honneur de perpétrer le brassage génétique et assurer leur descendance sera Barbara (Louise Bourgoin, dont la mère est incarnée par Josiane Balasko) et Nicolas. Entre eux c’est l’amour fou et faire un enfant symbolise l’éternité et la force de leur union. Et malgré quelques difficultés durant la gestation, leur petite Léa est ce qui leur est arrivé de mieux. Vraiment ? Très rapidement, la morosité du quotidien et l’épuisement que représente un bébé vont gagner leur esprit et y insuffler le doute. Une vie insupportable qui ne tourne plus qu’autour d’une garde rébarbative du nourrisson va se mettre en place et détruire leur couple.

Plus efficace qu’une pub sur des préservatifs, le film est Le remède miracle à toute envie de faire un enfant. Vous êtes heureux et l’accouchement est imminent ? Préparez vos papiers de divorce car ce sera votre seul avenir. Certes, leur couple n’avait pas l’air si robuste et il leur manque les fondations : le mariage. Mais cela ne change rien aux vérité énumérés : quasi disparition de libido, temps libre inexistant et quotidien laborieux. En revanche, le film semble fermer les yeux sur bien des avantages : l’amour parental, la reconnaissance de l’enfant, et un remerciement indéfectible du partenaire pour avoir engendré pareille merveille. Du coup, aussi bien fait et interprété que soit le film, il n’en reste pas moins une vision négative et néfaste de cet accomplissement collectif. Mieux vaut en rire…

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