Rapace

Rapace
2011
Claire Devers

Diffusé sur Arte, ce téléfilm français surfe sur les problèmes actuels. Crises du logement et de l’emploi, pauvreté, dettes de l’Etat, marchés financiers et treader, paradis fiscaux, tout y passe. Simple sujet opportuniste ou film moralisateur ?

Pour nous immerger dans l’univers impitoyable de la finance, le film nous plongera avec Georges Fall, un courtier travaillant dans une banque de Londres. Cupide, arrogant et insatiable, il n’a de cesse que de jouer avec l’économie boursière pour créer la tendance et extorquer l’argent des actionnaires, quitte à faire faire faillite à de petites sociétés et mettre à la porte des centaines d’employés. Mais sa vanité l’emportera et son manque de moral, bien que légal en Angleterre, est vu d’un mauvais œil au sein de sa banque, qui préféra se passer de ses services. Grosse erreur : l’avidité est incommensurable et il fera tout pour faire imploser les marchés.

Assez déroutant au début, une déduction rapide permet de mieux rentrer dans le film : les scénaristes n’ont aucune idée de ce qu’ils font. Mieux vaut ne pas s’y connaître en bourse pour éviter de s’encombrer les pensées pullulant sur à quel point l’histoire est grandiloquente et que tout les chiffres annoncés sont exagérément colossaux, de même que les procédés de boursicotage sont carrément fantaisistes. Au moins, de ce côté là, l’exagération du jeu des acteurs serait presque logique. Étrangement, cela ne nous empêche pas d’être emporté par le film, et ce grâce à son personnage principal, cet espèce de gros porc gonflé à la cocaïne qui sue dans son costard de richard prétentieux. Connard impayable, il ne recul devant rien pour assouvir ses instincts de chasseur de blé, de vidangeur de flouse. Insupportable dans un premier temps, il deviendra rapidement un idole tant son train de vie est un doigt d’honneur au monde entier, et tout comme lui on en jubile. On regrettera donc le peu d’intérêt accordé à l’histoire, la délaissant au profit d’une mise en scène agressive et survoltée. Le film se retrouve donc privé de fond, mais on s’amuse tout de même un peu.

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