Mademoiselle Drot

Mademoiselle Drot
2010
Christian Faure

Diffusé hier soir sur France 3, ce petit téléfilm vient comme en complément de l’autre programme du service publique présent sur la 2 : « Rire ensemble contre le racisme ». Forme spécifique de racisme, le film met en avant l’antisémitisme. Et quoi de mieux pour en parler que de replacer le film dans le contexte le plus propice : la Seconde Guerre Mondiale.

Femme devenue austère et renfermée, Bénédicte Drot (Louise Monot) est partie de chez elle après être tombée enceinte de son oncle, et a laissé sa fille aux bonnes soeurs. Pour subvenir à ses besoins, elle accepte un poste de majordome chez une jeune bourgeoise : Antoinette Treives (Mélanie Bernier). Si elle fut appréciée très vite grâce à sa rigueur et sa dévotion, ses patrons ne trouvent pas clémence à ses yeux : ils sont juifs. Frivoles, insouciants et allant à l’encontre de ses principes chrétiens, elle hésite à les quitter sur le champ, mais Dieu ne les auraient pas mit sur sa route pour rien. Peu à peu, elle finit par accepter qu’ils sont des humains non moins méritant – est-ce possible ? – et s’occupe bien volontier de leur foyer. Puis viendra la terrible guerre…

Le contexte historique du film n’est pas énoncé au début du film, tout juste suppose t-on qu’il s’agit d’une époque récemment passée. Et quelle n’est pas notre déception quand on constate amèrement la facilité avec laquelle est amenée la Seconde Guerre Mondiale. Le message n’en a pas besoin et cela enlève toute originalité au film, tant ce sujet fut matraqué au cinéma. Mais bon, le spectateur doit lui aussi se montrer tolérant, et donne une chance à ce téléfilm qui met tout de même en avant une actrice atachante et des acteurs plutôt charismatiques. Si, probablement pour des raisons budgetaires, l’horreur allemande n’a pas été autant exagéré qu’à l’accoutumée, on retrouvera bien évidemment de monstrueuses erreurs chronologiques et d’incompréhensibles erreurs humaines (et si on retournait à Paris se faire arrêter ?) pour des raisons qui ne devraient même pas entrer en ligne de compte dans cette situation : les sentiments. C’est là le principal problème du film : les gens réagissent n’importe comment. Sinon, le casting est bon et les décors respectés, le rythme soutenu et l’histoire suffisamment étoffée. Le film aurait même pu être très bon s’il n’avait pas sauté à pieds joints dans le piège historique…

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