Le film traite d’un sujet peu commun au cinéma et qui est cher aux bouddhistes : la réincarnation. En 1948, Margaret Strauss (Emma Thompson) fut retrouvée morte, et son mari (Kenneth Branagh), présumé coupable, fut condamné à la peine de mort. Mais avant d’être emmené à la chaise électrique (ou chambre à gaz, pendaison, injection létale), il déclara à celui qu’il avait prit pour l’amant de sa femme, Gray Baker (Andy Garcia), qu’il a toujours aimé sa femme et que la mort ne les sépareraient pas.
44 ans plus tard, une femme amnésique (Emma Thompson) est recueillie et confiée à une école de bonnes sœurs. Incapable de parler, elle se réveille toutes les nuits en hurlant, terrorisée par l’image d’une homme la poignardant aux ciseaux dans son sommeil. Pour l’aider à se sortir de ce cauchemar, et peut-être retrouver la mémoire, l’établissement fera appel à un ancien de leur pensionnaire, devenu depuis un détective privé renommé : Mike Church (Kenneth Branagh). Suite à son annonce de disparition dans le journal, un hypnotiseur lui conseillera d’appliquer sur elle sa méthode pour résoudre son problème ancré dans une vie antérieur. Un traumatise hérité de sa vie de… Margaret Strauss.
Pour une meilleure assimilation des personnages, la technique de prendre les mêmes acteurs pour des ancêtres, ici des vies antérieurs, est très utile et logique. C’est donc tout naturellement qu’on fait immédiatement certains rapprochements. Le film joue très intelligemment là dessus pour nous surprendre régulièrement, et ponctuer ce travail d’auto-régression pour le moins passionnant entre le cadre de l’histoire, le rapport aux personnages, et les liens avec le présent. Un scénario plutôt original, bien que le fond d’enquête criminelle soit très classique, mais qui force le respect dans sa construction des plus solides, ne laissant rien au hasard ni aucune place au doute, imposant sa cohérence irréprochable. Mieux encore, les acteurs sont très bons et servent parfaitement l’histoire. En revanche, la réalisation est très vieillotte et certaines scènes y perdent en efficacité. Rien de bien grave, on se régalera de ce petit film sympathique à l’histoire si bien ficelée.