D’années en années, les gens subissent un phénomène normal de désamour pour les vieux films, ceux antérieur aux années 80, qui marqua la fin du cinéma théâtral des débuts, passant à l’approche réaliste et naturelle du jeu d’acteur. Et dans le film, il n’y a pas que le film qui se fasse vieux.
Vieux et ronchon, Auguste Maroilleur (Jean Gabin) n’aime pas q’on le contredise ou qu’on lui parle du présent. Il s’occupe de ses vaches dans son coin, comme ses ancêtres avant lui, rentre chez lui après sa journée de travaille, et exige que tout le monde rampe à ses pieds et que ses dames ferment leur gueules et se contentent de faire un repas correct et de bien entretenir les lieux. Un bon gros connard en somme. Pour se sortir de là, et mener la grande vie, son petit fils va tremper dans le milieu de la drogue. Auguste, fou de rage après avoir découvert plusieurs kilos de poudres planqués, les balancera à la flotte, détruisant pour 200 millions d’anciens francs de marchandise. Un geste qui fera déferler les membres du réseau de drogue, bien décidés à obtenir dédommagement en tuant ses animaux et en violant sa petite fille. Mais bon, c’est papi qui gère…
Et oui, le seul scénario du film est un règlement de compte archaïque entre un vieux con et des dealeurs délestés de leur magot. Alors bien sûr, le charisme de Jean Gabin est immense, mais son rôle est incroyablement antipathique. Il prend tout le monde de haut, est d’une arrogance vomitive, et a des méthodes incroyablement égoïstes. Les dialogues, certes bien sentis, enfoncent un peu plus son personnage dans son ignominie. Le reste des acteurs ne faisant que de la figuration à côté, le problème est assez gênant. Reste l’interrogatoire final pour rehausser le niveau, mais entre son rythme lent et son héros détestable, le film n’a pas grand chose à offrir.