Mise à part quelques rares exceptions comme l’excellent Minuit à Paris, la plupart des films de Woody Allen sont dépourvus de scénario, ne s’axant que sur des personnages de composition. Choix régulièrement bancal qui lui vaut de fréquentes tannées au box-office, et les 34 M$ mondiaux de ce film s’y inscrivent assurément.
Dans ce film donc, il s’agit d’une famille londonienne dont la structure variera en fonction des rencontres. Et des rencontres, il y en aura beaucoup et à tous les étages. Retraité se voyant mourir à petit feu à côté de sa femme, Alfie (Anthony Hopkins) s’en ira chercher une seconde jeunesse aux côtés d’une minette 40 ans plus jeune, tandis que son ancienne épouse tentera de trouver du réconfort du côté des astres et de la divination. De son côté, leur fille Sally (Naomi Watts) ne supporte plus sa vie, toujours dépendante financièrement de sa mère à cause d’un mari, Roy (Josh Brolin), qui n’est l’écrivain que d’un succès modéré et qui se confond depuis dans la médiocrité, et ne veut toujours pas fonder de famille. Heureusement, elle trouve du réconfort dans son travail, où elle a le bonheur de côtoyer un patron (Antonio Banderas) aussi séduisant qu’attendrissant, mais malheureusement lui aussi coincé dans un mariage raté. Roy non plus n’est pas satisfait de sa vie, fantasmant tous les jours sur la belle et jolie voisine en rouge (Freida Pinto). Mais où le destin les conduira t-il ?
Il le valait mieux comme il n’y a guère d’autres éléments scénaristiques à se mettre sous la dent, les personnages sont plus ou moins biens travaillés, sombrant bien évidemment dans les clichés tellement chers à Woody Allen. Ainsi, on retrouve la secrétaire amoureuse du patron, l’écrivain dépressif, ou encore le vieux pervers qui se fait vider le compte en banque par une midinette. Mais qu’à cela ne tienne, on en rit de bon cœur et on se prend au jeu, suivant avec intérêt l’évolution de se grand micmac amoureux. On suivra bien évidemment plus volontiers les histoires de Roy et Sally, mais même l’escroquerie divinatoire et la bêtise du mal vieillissant sont amusantes. Mais seulement voilà, au bout d’un moment on se lasse en l’absence de rebondissements dignes de ce nom ou de liant entre les histoires autres que ceux établis. C’est d’autant plus dommage que le film n’a pas vraiment de fin, laissant presque toutes les histoires en plant, de même qu’un flou total quand à leurs devenirs. Un choix particulièrement douteux et indigeste quand on pense au potentiel de départ. Un manque total de finition qui nuis indubitablement à la qualité du film. Dommage mais peu surprenant de la part de son réalisateur.