Ancien agent de la CIA reconverti en chroniqueur radio, Jack Begosian (Andy Garcia) fait part chaque soir de sa vision de l’état du monde, et à quel point il part à vau-l’eau, allant jusqu’à commercialiser des ressources aussi cruciales que l’eau. Dans une telle logique, pourquoi ne pas envisager dans le futur une taxation sur l’air (ce qui n’est pas sans rappeler Total Recall) ? Et que font alors ceux qui ne peuvent payer ? Ils meurent. Une dure réalité qui rattrapera le monde quand un jeune (Devon Bostick) se suicida devant la co-dirigeante de la société responsable de la privatisation de l’eau en Equateur, après avoir perdu toute sa famille et vu le peuple se faire fusiller par l’armée. Alarmée par ce geste désespéré, elle demandera à Jack de s’y rendre pour extrader le révolutionnaire Francisco Francis (Forest Whitaker, accompagné par Eva Longoria) et le faire témoigner. Mais la tâche ne sera pas facile face à une armée virulente servant les intérêts financiers de l’entreprise.
Thriller politico-écolo, le film nous présente la misère personnifiée par le biais de l’Equateur, affublé ici d’une pénurie d’eau à cause des installations visant à interdire même les récoltes de pluies, faisant ressortir les égouts pour cause d’inondations. Des conditions terribles ramenant même des maladies comme le typhus. Une situation chaotique qui aurait pu nuire gravement à l’image de la société qui en est responsable si l’armée grassement payée ne s’en était pas occupé en éliminant les preuves, mêmes humaines. Un film coup de poing qui dénonce les dérives de notre société consumériste, n’hésitant pas à s’attaquer aux sujets qui font mal, allant même jusqu’au viol collectif opportuniste au sein des forces militaires. La première partie du film manque quelque peu de rythme, mais il suffit d’une belle séquence d’envolée lyrique radiophonique pour s’y replonger. Il faut dire que le charisme de Andy Garcia n’y est pas étranger, bien que le reste du casting force le respect, avec en plus de ceux susnommés Kevin Durand, l’éternel Keamy Martin de Lost. Le sujet ne parlera peut-être pas à tous le monde, mais son traitement est très bon et le professionnalisme prend le pas sur le flot de bons sentiments qui découle de ce genre de production.