Le film a fait une véritable razzia lors des cérémonies. Quasiment nominé dans toutes les catégories, le film a remporté aux Césars le prix du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur / actrice, et aussi meilleur scénario original. Mais l’exploit ne s’arrête pas là : le film a aussi reçu dans presque tout les festivals le prix du meilleur film étranger (ou parfois appelé « meilleur film en langue étrangère »), incluant ceux des Oscars et des BAFTA. Et pourtant, le film est très loin de faire l’unanimité, provoquant étonnement et mécontentement pour certaines attributions.
Contrairement à ce que le titre laissait entrevoir, le film ne parlera pas d’amour : le film met en avant deux octa-génères, George (Jean-Louis Trintignant) et Anne (Emmanuelle Riva), mariés depuis très longtemps, mais qui aujourd’hui ne vivent ensemble qu’en l’honneur de leur bons souvenirs, partageant difficilement deux trois phrases durant des repas tendus, s’occupant chacun dans un coin de leur lugubre appartement, avant de finalement s’endormir, certes dans la même pièce, mais sur deux lits séparés. Et péniblement, tout les 36 du mois, ils sortent un peu. Mais un matin, Anne ne répondit pas, figée sur sa chaise le regard vide. Une absence qui sera expliqué par un caillot dans la carotide, mais l’opération rata, et Anne en ressortie à moitié paralysée. Le début d’une lente agonie qui détruira leurs vies…
Avec un tel sujet on pouvait s’en douter, surtout avec la présence du peu glorieux – et le mot est faible – Michael Haneke à la réalisation, d’ailleurs très mauvaise (plans parfois illisibles, mouvements saccadés, accompagnement désastreux, …), le temps paraît bien long. La première moitié sur un mari dévoué, qui aide sa femme et prend soin d’elle, est plutôt intéressant, bien que d’une lenteur atroce, mais la suite ne vaut pas grand chose. Partant vers de mauvaises idées, le film répète beaucoup trop les éternels questionnements entre George et sa fille (Isabelle Huppert) sur ce qu’il doit être fait au sujet d’Anne, donnant aussi un sacré sentiment de redondance. Heureusement, l’intensité émotionnelle et la présence de Jean-Louis Trintignant permet de tenir tant bien que mal – mieux vaut ne pas citer les autres pour ne pas être trop désagréable avec notamment une récompensée incompréhensible -, mais cinématographiquement le film ne vaut pas autant que ce que le suggère sa réputation, et question intérêt il ne pèse pas lourd, plombé par une histoire morbide et pas assez travaillée, et surtout un rythme quasi rédhibitoire. La presse a parfois des goûts particulièrement discutables…