Little Manhattan

Little Manhattan
2006
Mark Levin

Souvent, il est difficile de ne pas rire devant un enfant qui se déclare amoureux. Après tout, que sait-il de la vie ? Comment aimer si on est incapable de le témoigner normalement ? Mais après tout, plus les années passent et plus l’amour semble n’être qu’illusion, et la naïveté de l’âge ne permettrai t-elle pas de s’en affranchir ?

Prenant place comme son nom l’indique à Manhattan, le film met en avant Gabe (Josh Hutcherson), un petit garçon de neuf ans (presque 13 en réalité), pour qui la vie va basculer. Alternant tranquillement les jeux de sport entre copains à l’école et les jeux vidéos à la maison, malgré un climat tendu dû à un divorce en préparation, sa vision puéril de la fille « alien dangereuse et contagieuse » va quelque peu changer. Rêvant de ne pas finir broyé entre les mains de la brute de l’école, Gabe s’inscrira à un cour de karaté, retrouvant fortuitement sa camarade de classe Rosemary. Par le hasard des choses, il sera assigné comme son partenaire, l’amenant à une certaine proximité avec elle, évoluant petit à petit en amitié. Puis rapidement, les rendez-vous d’entraînement laisseront place aux sorties en plein air, ouvrant les yeux à Gabe sur son affection pour elle, le rendant heureux en sa compagnie. Et si c’était ça l’amour ?

Qui n’a jamais eu le cœur battant la chamade, rien qu’en se délectant de l’entrelacement charnel de deux mains maladroites ? Ah, la joie des premiers amours, ce stress de l’inconnu, balayé par le courage de nos pulsions ! Un sujet en or dont le potentiel poétique n’a d’égal que sa sincérité sentimentale. Porté par le même acteur principal, c’est non sans une boule à la gorge et les larmes aux yeux qu’on se remémore Le secret de Terabithia, très belle œuvre du genre. Mais le résultat est ici bien loin, plombé par un élan de stupidité. Le film confond naïveté et bêtise, faisant souvent réagir son narrateur comme le dernier des attardés, et se complet dans les clichés de la vie, comme les femmes irrationnelles et incapables d’éprouver de l’amour (un constat globalement valide mais osons espérer un peu d’exceptions). Du coup, malgré tout le charme et la poésie d’une telle histoire, les protagonistes ne trouvent pas totalement grâce à nos yeux de par leurs actes et leurs pensées impossibles à cautionner, et cette fin franchement décevante. Pas complètement raté, le film est tout de même passé à côté d’un sujet formidable.

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