Immense succès littéraire, la saga Jack Reacher de Lee Child s’est écoulée à plusieurs centaines de millions d’exemplaires, attirant donc le regard cupide d’Hollywood. Le film reprend le neuvième tome, le plus populaire de la série, vendu à 60 millions d’unités, un chiffre qui fait écho aux 60 M$ investis dans le film.
Ancien militaire haut gradé ayant disparu de la circulation, Jack Reacher (Tom Cruise) est un fantôme, un mythe, une légende. Mais une vieille connaissance de l’armée le fera sortir de l’anonymat. Posté sur un parking, un sniper (Jai Courtney) tua de sang froid cinq personnes d’une balle dans la tête, un acte attribué à tord à un certain James Barr, un fêlé ayant déjà commit un acte similaire en Iraq, dont les empruntes ont été retrouvées un peu partout. Clamant son innocence, il appellera à l’aide son ancien collègue Jack, bien que ce dernier ne souhaite que sa mort. Poussé par son instinct de détective et l’avocate à la défense (Rosamund Pike), il décide alors de mener sa propre enquête pour comprendre les raisons d’un tel complot.
Le film commence par une séquence choc comme on les aimes : un type qui tire dans le tas, tuant hommes et femmes sans distinction, et prenant sûrement beaucoup de plaisir. Une boucherie qui n’est pas sans rappeler celle d’Oslo en Norvège, en moins meurtrière il est vrai. Pour tout le monde l’affaire est classée, mais pas pour Jack, héros mystérieux et charismatique dont l’adhésion est immédiate. D’une classe folle, il s’avère non seulement un pro du combat sous toutes ses formes, mais fait montre d’une rare intelligence. Une énorme sympathie, qui vient en grande partie de l’humour du film, passant généralement par des dialogues quasi parfait (le coup de « Candy kilo » ne passe pas du tout, blague réchauffée et moisie). Grand champion de la répartie, il nous gratifiera notamment d’un génial « tu pense ? » « tout le temps, tu devrais essayer ». Une réussite qui incombe grandement à Tom Cruise, parfait pour rôle (mais n’oublions pas que c’est un travail d’équipe – avec d’ailleurs Robert Duvall au casting). Et avec une enquête prenante, de l’action à gogo et cet humour dévastateur, on se régale. Dommage en revanche que la fin manque d’ambition, et que l’histoire ne soit pas plus étoffée. Le personnage est en tout cas une grande réussite, et on espère que le beau succès commercial et critique du film se prolonge avec d’autres adaptations.