Populaire

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2012
Regis Roinsard

Métier extrêmement populaire et exclusivement féminin, relançant la mode de la femme qui travaille, les secrétaires étaient toujours accompagnées de leur fidèle machine à écrire. Véritable talent soumit à rude épreuve, la vitesse de dactylographie est aujourd’hui encore primordiale, et fait parti des tests de recrutement (bien que le support est évolué vers l’ordinateur).

Le film prend place en 1958, dans un contexte bien difficile pour les femmes. Voulant échapper à une vie de misère et étant constamment menacée par des mariages arrangés, Rose Pamphyle (Déborah François) tentera sa chance dans un cabinet pas très prestigieux, mais dont le poste de secrétaire à pourvoir lui donnerait l’indépendance qu’elle cherche. Maladroite et désordonnée, elle ne convaincra malheureusement pas son patron (Romain Duris), mais il lui voit un tout autre avenir. Très rapide pour écrire à la machine, elle pourrait bien avoir l’étoffe d’une championne. Bien décidé à faire d’elle une icône du milieu, il la prendra sous son aile.

Contrairement à ce que la logique voudrait, le film n’est pas tiré d’une histoire vraie. Si le concours de vitesse de frappe a bien existé, il n’y a en revanche jamais eu de Rose Pamphyle qui y ai percé. On se demande alors bien pourquoi un tel choix de sujet vu le manque d’envergure du concours, qui revient dans la pratique à une élection de miss France en moins belle. Le contexte de l’époque ne change pas tellement la donne, et les mentalités sont trop proches de celles actuelles, à quelques considérations féministes près, mais il est vrai que cette Rose débridée et fringante bouscule un peu l’ordre des choses. On y trouvera ici et là deux trois situations comiques qui en tirent avantageusement parti, agrémenté d’un humour omniprésent et piquant. En dehors des deux excellents acteurs du duo de tête, la plupart des second rôles sont caricaturaux et ratés, l’américain étant carrément insupportable, à l’exception de l’envoûtante Bérénice Bejo. On retrouve un peu l’enchantement de l’époque et la romance, quoique attendue et superficielle, donne un peu de profondeur à l’ensemble. Donc globalement le film est très divertissant, mais son histoire reste assez fade et son côté kitsch en rebutera plus d’un.

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