Le Lauréat

Le Lauréat
1967
Mike Nichols

Véritable légende de la comédie-romantique, le film est le 21° plus gros succès de l’histoire en terme de nombre d’entrées, fait parti du top des meilleurs films de l’histoire sur IMDb, fut nominé pour un grand nombres de prix, et a notamment reçu l’Oscar du meilleur réalisateur, et a remporté la majeure partie des récompenses anglaises (les BAFTA) avec meilleur montage, meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur scénario et révélation de l’année pour Dustin Hoffman, pour qui le film aura été le fer de lance de sa carrière. Plus de 45 ans plus tard, le film est toujours considéré comme une référence, et à juste titre.

Comme le titre l’indique, l’intrigue prendra place autour de Benjamin Braddock (Dustin Hoffman – certes âgé de 30 ans alors que son personnage est sensé en avoir tout juste 21), fraîchement diplômé de Harvard après quatre années de dur labeur. Mais sa vie l’ennui, et il ne regarde guère son avenir d’un œil réjouit. Mais ce soir là, alors que ses parents donnaient une réception en son nom, sa vie va basculer quand une amie de ses parents, Mrs Robinson (Anne Bancroft), va lui demander de la raccompagner. Délaissée par son mari et émoustillée par la fringance de Ben, elle lui fera des propositions loin de ses meures, voir choquantes. Et pourtant… Jamais une femme ne s’était montré aussi entreprenante avec lui, un sentiment enivrant et qui bouleversera sa façon de voir les choses. Mais quand la fille de Mrs Robinson, Elaine (Katharine Ross), rentra à la maison, Ben succomba irrévocablement à son charme, lui attirant les foudres de la jalousie de la mère.

En un mot : fascinant. À force de constamment voir des acteurs quelconques, on en oublierai presque ce qu’est le talent. Impassible et pourtant si expressif, Dustin Hoffman nous montre ce qu’est le charisme naturel, arrivant à faire passer de la fougue au travers d’une personne timide et dépressive. De par un regard, un soubresaut, il en dit plus que n’importe qu’elle phrase au monde. Mais cela n’empêche pas le film de nous réserver quelques dialogues magnifiquement touchants et improbables, tels « vous êtes la plus séduisante de toutes les amies de mes parents » ou encore « en réalité Elaine ne sait pas encore que nous allons nous marier. … Qu’est-ce qui te fait croire qu’elle veut t’épouser ? … Elle ne veut pas. Je ne peux vous cacher que je lui déplaît. ». Une folie qu’on retrouvera aussi dans l’histoire, très danse et remarquablement imprévisible, quoique la seconde partie aille un peu trop loin, laissant par moment le spectateur dubitatif.

Pour ce qui est du côté technique du film, il faut vraiment saluer sa réalisation, à la fois étrange, ce qui colle parfaitement au film, et très précise. L’une des premières scènes qui voit Ben tentant d’échapper à ses convives, est particulièrement réussie, filmée de telle façon qu’on ne peux qu’être sûr d’avoir vu la fameuse Mrs Robinson tant elle se démarque naturellement des autres. Mais le plus marquant dans le film est sans doutes sa bande originale, composée par Simon & Garfunkel. Si on y retrouve une chanson justement baptisé Mrs Robinson, on soulignera surtout leur incomparable The Sound of Silence, qui en plus d’être d’une poésie et d’une mélodie inoubliable, arrive avec une justesse inouïe durant la première nuit à l’hôtel. Oh Darkness my old friend… Si le film n’est pas parfait, la seconde moitié étant un peu trop floue et bizarre, la perfection n’est tout de même pas loin. Réalisation, histoire, acteurs, musiques, tout est d’une justesse remarquable, le film n’a pas prit une ride, et c’est avec bonheur et mélancolie qu’on se délecte d’un tel chef d’œuvre.

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