Pourra t-on faire encore pire ? Visiblement pas en panne de mauvaises inspirations, et malgré des résultats en salle en chute libre, la franchise est reconduite. Va t-on s’enfoncer un peu plus dans le nanar ? Malheureusement pas, l’adage « mieux vaut en rire qu’en pleurer » ne s’applique indubitablement pas.
Pour cette dernière aventure – car à force de faire n’importe quoi plus personne ne suit -, Superman (Christopher Reeve) ambitionne la paix dans le monde. Normalement interdit de modifier le cour de l’histoire humaine, il va prendre sur lui, en pleine guerre froide, pour débarrasser la Terre des armes atomiques. Fraîchement ré-évadé de prison, Lex Luthor (Gene Hackman) entend bien une nouvelle fois mettre fin à Superman. Son plan est simple : lui donner une bombe atomique à envoyer sur le soleil et en profiter pour créer Nucléaire-Man !
Ah quand même ! Démarrant on ne peut mieux sur une scène spatiale navrante où la science n’a pas sa place, le film multiplie les impers, faisant notamment un bras d’honneur magnifique à Superman II, rebroussant chemin et faisant comme si Lois Lane n’avait jamais eu connaissance de la double identité de Clark. Tout cela pour en tirer des comiques de situations tout sauf drôle. Y mêler une double romance n’y change rien : c’est lamentable. Mais la palme de l’ignominie revient sans contestes à Nucléaire-Man, sorte de grecque de l’antiquité qui ne fait que grogner et balancer des lumières oranges. L’affrontement en tient lui aussi une sacrée couche, reprenant le scénariste de 1969 et son premier pas sur la Lune, montrant de magnifiques vents spatiaux déformant les habits et les drapeaux, tout en les protégeant du gel ! Un phénomène extraordinaire qui s’applique aussi à la nouvelle directrice du Daily Planet, kidnappée et embarquée dans l’espace, mais plus de peur que de mal puisque les -270°C et l’absence d’air ne l’a pas gêné outre mesure. Et pour la troisième fois consécutive, le même plan de fin est recyclée pour conclure le film. Certains nous quittent en héros, d’autres survivent assez longtemps pour voir leur image massacrée.