Grande source de déception pour de nombreux fans du super-héros, le film est resté dans les annales des bides du cinéma, récoltant un tout juste correct 390 M$ dans le monde pour un budget providentiel de 270 M$. Il faut dire que le principe même du film paraissait risqué : il se place comme la suite des anciens Superman, alors même que les derniers furent catastrophiques et que Superman IV fut sorti dans la douleur 19 ans plus tôt.
Histoire de marquer plus encore la longue séparation qu’il y a eu depuis le dernier film estampillé Superman, cette aventure prend place cinq ans plus tard, alors que Superman (Brandon Routh) revient sur Terre, après un long voyage pour découvrir les restes de la planète Krypton. Si son statut de héros lui valut un retour acclamé, tout le monde ne l’a pas attendu : Lois Lane (Kate Bosworth) est désormais mariée (à James Marsden) et a un fils de cinq ans. En revanche, son absence a permis à Lex Luthor (Kevin Spacey) de se libérer de prison, profitant d’un vice de procédure et de la non-présence du principal témoin de son arrestation. Fin prêt à exécuter son prochain méfait, il ambitionne de couler les continents en créant le sien.
Peut-on réellement faire une suite après presque vingt années ? Et c’est là le gros problème du film : reboot non-assumé, le film veut rattraper une histoire oubliée, et se rattache à des codes cinématographiques désuets et se cache lui-même derrière l’ombre de ses prédécesseurs. Carrément dénué de charisme, Brandon Routh n’est visiblement là que par sa ressemblance physique avec le génie qu’était Christopher Reeve, et il essaye même d’en reprendre les mimiques, prouvant son inexistence. Ne faisant preuve d’aucune originalité, l’histoire se contente de reprendre l’icône du mal qu’est Lex Luthor, heureusement très bon, mais le fait qu’il soit le seul ennemi de Superman créé un manque : du combat. Pas une seule scène d’affrontement épique à se mettre sous la dent. D’un autre côté, sans non plus nous éblouir, le film est graphiquement pas mal, et quelques scènes en jettent, comme l’accident d’avion. On appréciera aussi les clin d’œil au passé, comme les problèmes d’orthographe de Lois. Et quand le générique de fin arrive, malgré une musique somptueuse, et qu’on constate une reprise de Superman volant dans l’espace, mêmes mouvements, même petit sourire sur le côté, on prend conscience de l’absence totale d’originalité du film, tenant plus de l’hommage raté que du retour salvateur. Ça reste un gros film assez divertissant, mais l’angle choisit fut une erreur monumentale.