Incontestablement l’un des plus gros bides de l’histoire, le film était l’un des plus gros blockbuster de l’année, affichant un ambitieux budget de 195 M$, et sans doute pas loin de 300 en comptant les frais marketing, d’autant que la campagne avait déjà commencé lorsque le film, alors titré Jack le tueur de géants, était planifié pour juin 2012. Et malgré le poids de son conte d’origine (la version adulte de Jack et le haricot magique), le film s’est vautré en récoltant tout juste 197,7 M$. Concurrence trop rude, sujet pas assez parlant ou simple ratage ?
L’histoire se déroule dans une époque médiévale en Angleterre, sous le règne de Brahmwell (Ian McShane). Tout deux âgés de 18 ans, Jack (Nicholas Hoult), un fermier, et Isabelle (Eleanor Tomlinson), la princesse du royaume, aspirent à vivre une grande aventure. Promis à Isabelle, Roderick (Stanley Tucci) conspire contre le roi, ayant dérobé des anciennes reliques sacrées. L’une d’elles est un petit sac contenant des haricots capables d’ouvrir un chemin vers le ciel, et l’autre étant une couronne forgée dans le cœur du chef des géants, lui apportant un contrôle total sur ce peuple vivant dans un continent flottant dans le ciel. Croyant pouvoir sauver le monde, un moine dérobera à son tour les graines obscures, les confiant à Jack. Grosse erreur, l’une d’elles germera par sa faute, entraînant des conséquences irréversibles…
La mode est aux contes avec notamment le récent Hansel & Gretel, qui malgré une modestie accrue et des budget quatre fois plus faible, trouva mieux son public, partant clairement sur une approche humoristique. Ici, la fable est beaucoup plus classique, faisant écho à la version épique et guerrière de Blanche-Neige. Reposant sur une histoire assez simple, le film nous propose un casting où se côtoient de jeunes acteurs en devenir et des plus expérimentés, voir reconnus et prestigieux, comme Ewan McGregor. Tous apportent leur charisme à cette histoire plutôt bien ficelée, et qui ne manquera pas de rebondissements, certains très prévisibles mais d’autres s’avéreront intéressants. Mais dans pareil film, les effets spéciaux occupent une place primordiale, et le bilan n’est pas parfait. Si les décors sont magnifiques et que les effets de perspectives donnent le tournis, les efforts réalisés sur le contient des airs est remarquable, un point reste fâcheux : les géants. Pourtant essentiels à l’histoire, ces derniers ne jouissent pas d’une modélisation divine, loin s’en faut. Pire encore, ils sont l’objet de gags grotesques et de dérives artistiques honteuses. Malgré tout, le charme des décors, la force des acteurs et la puissance qui se dégage de l’affrontement font de ce film un assez bon divertissement, même si la scène de fin nous laisse sur un retour à la réalité invraisemblable. Clairement le film mérite plus qu’un risible Oz, mais son destin funeste n’est pas non plus incompréhensible.