Alors que le cinéma français s’embourbe et se rétame dans les salles un peu plus chaque année de par l’abandon de la profession de scénariste, il fut un temps où ces ficelles fossilisées battaient leur plein. Mais l’indulgence est elle aussi bien loin…
Suite à de désastreux investissements boursiers, une famille de bourgeois va tout perdre : les Guidon de Repeygnac, barons de titre. Obligé de se trouver un métier et de quitter Neuilly pour un HLM populaire, le père de cette fervente famille catholique de huit enfants va s’attirer les foudres de sa femme, accablée par le chagrin de sa noblesse disparue et déshonorée par l’incapacité de son mari à redresser la situation. Difficile de retrouver l’équilibre budgétaire quand les rentrées ne suivent pas les dépenses d’antan, amenant dettes et problèmes supplémentaires. Piégés au milieu de tout ça, les enfant font contre mauvaise fortune bon cœur, contrairement à leurs parents.
Répondant à des principes gauchistes et extrémistes en réalisant leur rêve d’un bourge perdant tout, le film met tout de même mal à l’aise au début. Se moquer de gens malchanceux et cracher sur leurs noms sous prétexte qu’ils sont nés avec une cuillère dorée dans la bouche, c’est simplement abject et amoral. Mais heureusement, le potentiel comique du film repose plus sur des mises en situation sur des opposés, ou aussi sur le classique coup du mari incompétent rabaissé par sa femme. Mais bon, la mécanique ronronne assez rapidement, et mise à part la plus grande des filles qui joue les mères de substitution ou le petit pervers priant pour que les femmes soient seins nues, la plupart des enfants passent inaperçus, et leur multiplicité n’aide pas. Et puis même si certains passages font mouche, la mère devient à force insupportable, refusant tout en bloc. C’est gentillet, sans plus.