Après avoir menacé la Terre de succomber à la Contagion puis mit en scène des gogo danseurs, le très polyvalent Steven Soderbergh nous revient avec une mise en abîme de l’esprit humain et des apports pharmaceutiques.
Depuis que son mari (Channing Tatum) est tombé pour délit d’initié, et qu’en plus son bébé mourut des suites d’une fausse couche, Emily (Rooney Mara) a sombré dans une terrible dépression. Suivie pendant un temps par une psychiatre (Catherine Zeta-Jones), son état aurait dû s’améliorer avec la libération de son mari, mais elle fit une tentative de suicide. Alors prise en charge par le docteur Jonathan Banks (Jude Law), il tentera de trouver la médication adaptée à sa pathologie. Mais un soir, somnambule sous l’effet de ses médicaments, Emily va accidentellement tuer son mari. Peut-elle réellement être coupable malgré son état ? Qui sont les véritables responsables du crime ? Le docteur qui a fait la prescription ? Le laboratoire responsable du médicament ?
Le premier tiers du film est d’un ennui mortel, nous enchaînant à une dépressive dont le quotidien est aussi amorphe qu’elle. L’histoire semble figée, interminable et inutile. Finalement, dans le deuxième tiers, un semblant d’intérêt se manifeste avec le débat sur la médication parfois dangereuse et ses effets secondaires, d’où le titre du film. Ça reste assez mou et dépourvu d’envergure, mais cela permet de rester éveiller. Car quand enfin l’histoire pointe le bout de son nez, on découvre un certain effort d’imagination et nombre de plans sont bien pensés, nous amenant à un dénouement relativement inattendu. Un peu tard pour sauver complètement le film, la fin récompense tout de même notre patience avec quelques enjeux et surprises. Un travail plutôt solide, mais franchement gâché par son rythme atroce.