Faire s’opposer deux contraires, ça n’est pas nouveau, du tout. La belle intelligente, le moche con. Le fils de bobos peu malin, le fils d’ivrogne génie : tout cela rappelle La vie est un long fleuve tranquille et bien d’autres films. Un pitch qui semblait déjà condamner le film, surtout en prenant en compte les mauvaises critiques. Mais bon, on sait jamais…
Elle directrice d’une galerie d’art, lui homme à tout faire, la rencontre entre Agathe (Isabelle Huppert) et Patrick (Benoît Poelvoorde) lors de la rentrée des professeurs (Quoi ?) aurait dû rester un simple souvenir désagréable, mais par malchance leurs garçons respectifs sont amis. Un fait amenant Patrick à côtoyer François (André Dussollier), le mari d’Agathe. Leurs styles de vie sont diamétralement opposés : Patrick ne se fait guère d’illusions quant à sa capacité à séduire et ne fourre que du boudin, tandis que François n’a pas fait l’amour à sa compagne depuis de longues années, coexistant avec la femme la plus austère du monde. Puis l’un va se mettre à rêver de la liberté de l’autre, qui lui aspirera au confort et à la stabilité qui lui font défaut.
Donc oui, le scénario est aussi recyclé que prévisible : la haine va devenir de l’amour, et le vieux va se faire Virginie Efira, qui ne se révélera pas aussi bien que ça (horreur d’écolo). Les contraires s’attirent, c’est bien connu. Et oui, le film connaît quelques longueurs sur la fin et les acteurs sont loin d’être géniaux. Mais on s’amuse : Benoît Poelvoorde possède quelques tirades très juteuses, globalement pas nouvelles (« ça sert à rien de se torcher le cul avant d’avoir chié ») et assez grossières, mais ce franc parlé déroutant et sans tabous est amusant, voir très drôle à plusieurs reprises. Pas une grande comédie, certes, mais on se marre pas trop mal grâce à un alcoolique inspiré et travaillé.