Denis

Denis
2013
Lionel Bailliu

Dans cette morbide année 2013 qui entérine un peu plus le cinéma français, de sacrées contre-performances ont été enregistrées (mais rien de comparable au record historique de Philibert). Et voici l’un des ratages les plus violents de l’année : 48 000 entrées sur 216 copies et une disparition totale au bout de deux semaines (avec une baisse de 91% entre les deux semaines alors que la moitié des cinémas le diffusait toujours). Ajoutez à cela des retours catastrophiques pour les spectateurs et une absence généralisée de critiques de presse. Bon, bah qu’est-ce qu’on attend ?

Trouver une copine, c’est déjà la galère, mais quand le destin nous joue des tours, la malédiction semble nous frapper. Pour Vincent (Fabrice Eboué) tout semblait plutôt bien marcher, son histoire avec Anna (Audrey Dana) n’est peut être pas très heureuse mais il s’en contente. Mais un jour, il va croiser Nathalie (Sara Giraudeau), son ex, aux bras d’un gars qu’il connaît déjà : Denis (Jean-Paul Rouve), une espèce de plouc excentrique et franc du collier qui lui avait déjà piquer une copine avant elle. Mais comment un type aussi laid et débile peut-il faire tomber des filles qui l’ont repoussé lui, pourtant bien mieux ?

Alors oui, le film fait très très parisien dans le sens bobo du terme, et son rejet viens probablement de là. Des gens « biens », qui ont un boulot qui rapporte, qui peuvent penser sereinement à l’avenir, et dont le seul soucis est d’être sûr d’avoir ce qu’il y a de mieux. Mais réduire le film à ça serait le condamner un peu trop vite. L’idée d’un blaireau qui pique toutes les copines d’un gars par malchance cosmique, c’est quasi brillant, mais ça n’est pas non plus le combat du beau contre le moche, car ils sont en fait aussi peu gâtés par la nature l’un que l’autre. Choisir un Vincent plus beau aurait été sans doute plus gageure. Mais l’important c’est que l’effet comique soit là, et il marche très bien, arrivant même à tenir tout le film sans s’essouffler. Deux trois autres bonnes idées viennent même agrémenter tout ça, notamment avec Simon Astier et son régime / les scènes de crime. Certains gags sont moins fins, mais même la catapulte inversée parvient à créer un très bon running gag. Bien sûr le film n’est pas non plus hilarant ou particulièrement intelligent, mais c’est un divertissement honnête et relativement original.

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