Dans la tourmente
2012
Christophe Ruggia
Avec la délocalisation, dans usines au bord de la faillite ont pu sauver leur affaire, tandis que d’autres plus prospères ont choisi cette option pour augmenter leurs bénéfices, mais certains sont restés. Des renégats bientôt relégués au passé avec l’augmentation des impôts, de la TVA, et se heurtant à des consommateurs appauvris. Des films de propagande communiste sur le milieu des ouvriers, il y en a eu un paquet, globalement très médiocres, et celui-ci ne fera pas exception.
Dans la périphérie de Marseille, une usine qui embauche des centaines de personnes inquiète. Des plans de licenciement, il y en a déjà eu, mais le prochain fait craindre le pire. S’empressant de réunir tout le comité, Franck (Clovis Cornillac) souhaitait mettre en place un blocus autour de l’usine avec bombes et menaces d’explosions. Mais en repérant les lieux, il va surprendre une conversation à la fois cauchemardesque et intéressante : l’usine sera démantelée dans la nuit, coupant court à leur plan du lendemain, mais il semblerait que le coffre de la boîte sera ouvert pendant la nuit pour payer les camions, contenant pas moins de deux millions d’euros, de quoi mettre sa famille (Mathilde Seigner) à l’abris pour toujours. Pas question de laisser ces pourritures de patrons s’en mettre plein les poches, il compte bien s’emparer du magot avec son camarade Max (Yvan Attal), licencié il y a trois ans et qui n’a eu de cesses d’alimenter une rage maladive contre eux. Mais bien sûr, les choses vont mal tourner…
Que du classique : des communistes peu au fait de l’état de leur entreprise, pour peu qu’ils reçoivent leur paye à la fin du mois, et qui ne savent s’exprimer qu’au travers de manifestations et autre démonstration de force affaiblissant l’économie qui les nourrit. C’est moche une mentalité pareille… Donc du coup, on part avec un à priori terrible, et c’est encore trop optimiste. Détestable dans tous ses films, Yvan Attal va à nouveau nous démontrer toute sa sympathie au travers d’un personnage aussi haineux que stupide, adoptant des comportements violant et hautement nuisible à son entourage, faisant fi de la logique et enchaînant les réactions suicidaires amenant à un dénouement hilarant. Rarement pareille fin aura été donnée de voir, provoquant moult rires avec les fugitifs trisomiques et les discutions complètement dénuées de sens. Mais le pire dans le film, entre deux séquences hautement intellectuelles, c’est ce vide au delà de l’abyssal, comme un vortex aspirant du néant et créant du négatif. L’ennui est l’une des pires tortures de l’esprit…