Un Duplex pour 3

Un Duplex pour 3
2004
Danny DeVito

En 1965, un certain avocat français avait acheté en viager un appartement occupé par une femme très très vieille, comme rarement c’était le cas en cette époque : elle avait 90 ans lors de la signature. Mais seulement voilà, elle s’appelait Jeanne Calment, la détentrice du record de longévité qui s’est éteinte à 122 ans, soit un an après son acquéreur. Un coup du sort qui a inspiré le film, qui reprend cette idée d’une vieille femme increvable bien gênante.

Jeune couple fraîchement marié, Alex (Ben Stiller) et Nancy (Drew Barrymore) souhaitaient accéder à la propriété, mais lui étant un écrivain débutant, leur budget serré leur empêche d’acquérir un foyer décent. C’est alors qu’une opportunité de rêve s’offrit à eux : un sublime et immense duplex à un prix très abordable. Le seul inconvénient, c’est que l’étage est occupé par une vieille femme au loyer ridicule et dont le bail n’a pas d’expiration. D’apparence fragile (donc normalement avec un pied dans la tombe) et très gentille, sa présence n’était à priori pas un problème, du moins en théorie. Dès la vente signée, elle se transforma en démon qui passe ses journées à sonner à la porte pour demander un service, et ses nuits à regarder la télé avec la sono au max. Un enfer qui ne faisait que commencer…

Si la retraite est pleine d’avantages, on aurait tendance à s’ennuyer, d’où l’importance de trouver des occupations. Ici, pour la voisine du dessus, c’est briser les vies de ses acquéreurs. Pleine d’imagination et de roublardise, elle fera montre d’une efficacité remarquable pour pourrir la vie d’autrui, allant de la faillite économique à la destruction psychologique. C’est très drôle au début, mais on arrive rapidement à de telles propensions qu’un certain malaise se fait sentir. N’y a t-il plus de limites à la monstruosité ? On parle quand même d’extrémités telles que le meurtre soit la seule solution viable. Le principe du film ne marche donc que pendant un temps, la seconde partie aurait mérité plus de retenue et de réalisme, trop c’est trop. Heureusement, la fin vient calmer les choses avec un peu d’espoir, mais toujours avec cette touche de cynisme qui caractérise le film. On reste dans de la bonne comédie efficace à l’idée première sympathique, mais il y avait peut être mieux à faire.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *