Another Earth

Another Earth
2011
Mike Cahill (II)

Mondes parallèles, réalités alternatives : on en revient toujours au complexe de Dieu où l’homme rêve de pouvoir choisir un destin tout autre en modifiant le cours de sa vie passée. Que ce serait-il passé si j’avais choisit telle ou telle opportunité ? Existe t-il un moi alternatif au quotidien plus exaltant, un double à l’accomplissement démesuré ? Bref, plein de questions existentielles qui ne trouveront aucune réponse dans ce film.

Il y a des jours qui vous changent la vie. Ce soir là, le monde retint son souffle face à une annonce d’envergure : une planète a été découverte, non loin de chez nous, aux caractéristiques très proches de la Terre. Comme apparue du jour au lendemain, elle se trouvait là, près de l’étoile polaire. Levant les yeux au ciel pour apercevoir cette étrange planète, cette nuit là Rhoda (Brit Marling) perdit le contrôle de son véhicule, heurtant de plein fouet une voiture, tuant les deux passagers à bord, la mère et son fils. Quatre ans plus tard, ressortant de prison, elle se mit en tête d’aider à sa manière l’homme à qui elle a ôté sa famille. S’étant considérablement rapprochée au fil des ans, la mystérieuse planète se révéla être une copie parfaite de la Terre, possédant les mêmes continent, les mêmes édifices et plus inquiétant encore, les mêmes personnes…

Comment on fait quand on veut faire un truc énorme mais qu’on a pas de budget ? Facile : on fait croire pendant tout le film au spectateur que ça va se passer, alors qu’en fait non. Le pouvoir de la suggestion fait parfois des miracles, mais cela ne dure pas… Voilà ce qui aurait put être un préquel à Upside Down, mais on a pas forcément les moyens de ses ambitions. Partant d’un principe fort et troublant qu’une deuxième Terre se dévoile, le film va se révéler être une immense frustration : il ne fait que poser les questions qu’on se pose, sans jamais tenter d’y répondre. Le mystère s’épaissi puis nous laisse dans une brume des plus totales. En fait, c’est comme si on avait un prélude de une heure et demi et qu’au final il n’y ait rien derrière. Ça n’est donc pas que le film est long à démarrer, c’est simplement qu’il ne démarre jamais. Une ébauche d’idée, au cas où un gros studio décide d’en faire un remake, ou plutôt un développement. Et alors là oui, il y aurait matière à un must de science-fiction très psychologique, mais en l’état ça n’est rien de plus que des fous inconscients de la collision inévitable entre les deux planètes, dissimulé sous une histoire de drame humain mollasson.

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