La Délicatesse
2011
David Foenkinos, Stéphane Foenkinos
Souvent lors d’adaptation de roman à succès, l’écrivain donne un coup de main histoire de s’assurer du respect de l’œuvre. Pour son livre éponyme vendu autant que ce que le film à fait d’entrées (dans les 700 000), David Foenkinos prend carrément la barre du film, le réalisant avec son frère. Mais si le livre a été un grand succès critique et commercial, le film a en revanche été boudé par la presse et il rentra tout juste dans ses frais.
La mort peut frapper à tous les coins de rue, tel un trente-six tonnes qui vient s’écraser sur un coureur peu attentif. Nathalie (Audrey Tautou) pensait avoir trouvé l’amour de sa vie avec François. Ils étaient heureux, fraîchement mariés, propriétaires de leur appartement et elle venait tout juste d’obtenir un bon poste. Mieux encore, ils souhaitaient commencer à fonder une famille, mais voilà : il ne revint jamais d’un footing. Une vie brisée que Nathalie ne pensait jamais reconstruire, mais un jour, sans crier gare, elle va embrasser un homme qui n’a d’apparence rien pour lui : Markus (François Damiens). La vie réserve bien des surprises.
Typiquement le cas où la bande-annonce en dit beaucoup trop. Clairement la tag-line du film était « la belle et la bête », alors difficile de croire vraiment en la première love story de l’héroïne. La mort s’impose très vite comme une évidence, et du coup on ne fait que l’attendre durant la première demi-heure du film. Puis quand le second amour fait mine de se montrer, on se remet à attendre tout le reste du film que ça se mette en place. Le film se piège à faire miroiter quelque chose au spectateur qu’il ne verra qu’à la fin, faisant preuve au passage d’un certain manque de rythme et de structure à l’histoire, parfois un peu confuse. Les principaux acteurs ne sont pas trop mauvais, mais on ne ressent pas une profonde empathie pour ce couple asymétrique : nulle fougue ou passion ne semble en émaner. C’est mielleux à souhait, toujours très attendu, et l’humour n’est pas des plus percutants. Ça se laisse regarder d’un œil distrait, tout juste.