Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines)

Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines)
2013
Arnaud Desplechin

Difficile de partir serein sur ce genre de film. Présent à Cannes, heureusement sorti bredouille, le film n’est pas encore sauvé des festivals français, spécialistes de films bien pensant nauséeux. Le bilan est grave cette année : les thèmes des principaux nominés sont la prostitution et l’homosexualité, et il ne manquait plus qu’un autre sur la seconde guerre mondiale pour que la bile et ce qui y était en gestation remontent directement. Et le voici, sous la forme d’une psychanalyse post-traumatique.

Nous somme au lendemain de la seconde guerre mondiale, et les blessés rentrent par milliers. Jimmy Picard (Benicio Del Toro) était l’un d’eux, blessé à la tête suite à une chute en voiture. Ses douleurs sont vives et les maux de tête fréquents, mais son corps semble s’être pourtant pleinement remit. Tous les signes indiquaient un mal psychosomatique dues aux traumatismes de son passé qui ont participé à son engagement militaire, et pour l’aider dans sa reconstruction mentale, un psychothérapeute en désuétude, Georges Devereux (Mathieu Amalric), va le prendre en charge. Les rêves sont une science dont le passé est la clef, et Georges en sera l’interprète.

L’esprit humain est tortueux, et s’y plonger peut être une bonne expérience. Après une mise en place un peu longuette, le film commence à rassurer en mettant en avant un Benicio Del Toro relativement convaincant en indien, mais surtout particulièrement intriguant et charismatique. On se prend immédiatement d’empathie pour lui et on suit son histoire avec intérêt. La réalisation parvient à nous retransmettre une sérénité reposante et on se délecte des paysages dépeints. Le film aurait pu être très bon, mais certains points le minent, à commencer par le fameux psychiatre. Mauvais dans la plupart de ses films, Mathieu Amalric revêt ici une appartenance incertaine à l’accent médiocre, aboutissant à un personnage complètement bancal dont on se désintéresse fortement. Mais le principal problème du film est à n’en pas douter à mettre du côté du rythme, difficilement supportable. Après une amorce pénible, on retombera très vite dans une mollesse incessante qui nous assommera toute une moitié durant, l’histoire stagnant très vite et subissant de nombreux temps morts. Une plutôt bonne idée malgré tout qui a fait preuve de beaucoup de soin et dont « l’indien des plaines » fascine, mais l’ennui est malheureusement omniprésent.

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *