La Taupe
2012
Tomas Alfredson
Considéré comme l’un des plus grands mensonges du cinéma, acclamé par la presse et ayant reçu bon nombre de prix dont le BAFTA du meilleur film britannique, cette adaptation du premier best-seller de la trilogie de John le Carré n’est en rien un grand film d’espionnage, ni même un bon film tout court. Se déroulant en 1973, l’action se situe donc en pleine guerre froide, alors que les services secrets britanniques regardent de près les agissements du KGB, leur homologue russe. Mais leurs actions sont peut-être vaines : une rumeur fait état d’un espion double travaillant pour l’ennemi au sein même de leur organisation. Une nouvelle des plus inquiétantes qui attise la paranoïa.
Voilà donc tout ce qui le film est : une suite d’introspections qui visent à démasquer la taupe. Dans l’absolu ça pourrait être intéressant, mais pas là. Durant la première demi-heure, on a vraiment l’impression que les principaux concernés (John Hurt, Gary Oldman, Tom Hardy, Colin Firth, Benedict Cumberbatch et Mark Strong) répètent en boucle « il y a une taupe dans le service », et régulièrement dans le film cette vieille rengaine nous est rappelée entre deux décrochements de mâchoire (ou filet de bave, au choix), histoire de nous rappeler de quoi parle le film. Car oui, entre la multiplicité des personnages, des lieux et des non-information, on s’y perd un peu, d’autant que les siestes entre chaque scène n’aident pas beaucoup. Dire que le film est ennuyeux serait un doux euphémisme. Il y a un énorme casting, mais on fini vite par l’oublier tant l’histoire est plate, les dialogues redondants et les temps morts omniprésents. Oubliez la musique angoissante de la bande-annonce, déjà parce que le film est pour ainsi dire dépourvu de musique, mais surtout parce que le suspense incroyable qu’on nous vendait n’est que vil mensonge. Au final la traque est minable et ne démontre que deux choses : le KGB est une bande de bras cassés et l’histoire de taupe chez les anglais était une bénédiction tant ils avaient l’air de n’avoir rien à faire de leurs vies. On a vu sommeil plus réparateur…