Une vie meilleure
2012
Cédric Kahn
Dans la vie il y a des rêveurs, des impulsifs, des flambeurs, des immatures et des inconscients. La trentaine bien tassée, Yann (Guillaume Canet) cumule toutes ces tares : il n’a toujours pas de chez lui, est chômeur et s’apprête à faire la pire connerie de sa vie. Fraîchement en couple avec une serveuse – Nadia (Leila Bekhti) – à la carrière toute aussi terne, il lui prendra une folie : acheter un chalet en bord de rivière pour y fonder un restaurant. Sans un sou en poche, il décide de s’endetter jusqu’à perpète pour ce rêve irréaliste, obtenant son prêt en truandant : il utilisera des crédits revolving en tant qu’apport, le plaçant instantanément en position de surendettement sévère. Voulant aussi truander à l’inspection pour réduire sa note de travaux, il omettra quelques mises aux normes, aboutissant bien évidemment à une interdiction d’ouvrir. Voulant fuir cette situation sans issue, Nadia partira au Canada, laissant son fils à Yann pour quelques temps. Mais au bout de quelques semaines, les nouvelles cessèrent et Yann et son beau-fils se retrouvèrent seuls dans une misère totale.
« Une vie meilleure », mais quel humour ! Le film n’est qu’une vertigineuse chute en enfer, aussi méritée qu’inévitable. Un restaurant, c’est bien sympa, mais savoir cuisiner ne fait pas tout. Acheter un établissement où tout est à refaire, ça ressemble déjà à un suicide, mais quand les mots « crédit revolving » furent prononcés, leurs destins furent scellés. Mais il ne s’agit que d’un début : la suite n’en sera pas moins douloureuse. Débile de bout en bout, le personnage de Yann enchaînera les idées néfastes et inconsidérées et n’a de cesse que de tendre le bâton pour se faire battre. La foire au poulet, tout simplement. Au milieu de ça, une mère désabusée trop confiante en son amant et un sale mioche méchamment autiste. Bilan ? Un drame humain poignant et très bien interprété. Malheureusement, les personnages sont insupportables et l’histoire passablement stupide et horripilante. Beaucoup de professionnalisme donc, mais pour un intérêt limité.