Evasion
2013
Mikael Hafstrom
Les temps sont décidément très dur pour les actionners des années 80. Après avoir signé chacun de leur côté des bides colossaux avec les pourtant pas mauvais Du blond dans la tête et Le Dernier rempart, les mythiques Stallone et Schwarzenegger se sont encore viandé ensemble avec un désamour total aux Etats-Unis : 25 M$ de recettes pour un budget de 70 M$. Heureusement, le marché en plein essor qu’est la Chine a sauvé les meubles en récoltant plus de 40 M$ pour un total mondial déjà plus respectable de 137 M$. Un film qui divise aussi en France où l’écart entre les notes presses et spectateurs comptent parmi les plus disproportionnés de l’histoire.
Certains ont des prédispositions pour la musique, la peinture, les sciences. Lui, c’est l’évasion. Ray Breslin (Sylvester Stallone) a un métier un peu spécial : il est payé pour tester les systèmes de sécurité des prisons. En gros, il se fait passé pour un prisonnier sans que personne ne soit au courant, analyse les lieux, les comportements des gens, puis élabore un plan d’évasion. Une méthode jusque là infaillible et aucune prison au monde n’a réussi à le contenir. Conscient du problème, le gouvernement l’a alors contacté pour tester une toute nouvelle prison expérimentale. Avide de défis, il accepta, mais son incarcération ne se passa pas comme prévu : ni lui ni personne ne sait où il se trouve, le directeur de la prison n’est pas celui annoncé et son code d’évacuation est refusé. Il semblerait que sa sortie ne soit pas au programme… Piégé dans la prison la plus perfectionnée au monde, une main se tendra néanmoins vers lui : Emil Rottmayer (Arnold Schwarzenegger).
Les prisons sont souvent le théâtre de grands films, et celui-ci n’y fera pas exception. S’échapper d’une prison, c’est classe, le faire plusieurs fois, c’est magistral. Pour la petite scène d’introduction, on rentre directe dans le bain avec une évasion minutieuse et particulièrement élaborée, de quoi se réjouir pour la suite. Et avec le must du must de la cellule, on espère un haut degré de complexité pour une évasion mémorable. Elle le sera, oui, mais pas en finesse. Quelques idées géniales émergeront de cette histoire, mais on restera globalement dans un style bourrin à la Expendables. Une bonne chose assurément, mais certains passages pouvaient laisser espérer un travail plus intellectuel, mais qu’importe. Une rencontre au sommet entre deux légendes (trois en comptant Sam Neill) au service d’une histoire non dénuée de quelques fulgurances (un coéquipier musulman héroïque à Hollywood, c’est une preuve d’ouverture remarquable) et qui arrive à proposer plus qu’un simple film de gros dur. Le dédain de la presse est un scandale préjudiciable qui dénote d’un snobisme alarmant.