Mains armées
2012
Pierre Jolivet
C’est un fait peu connu en France à cause du manque de reconnaissance de la profession, notamment au niveau financier, les scénaristes sont peu nombreux chez nous. Ce film illustre parfaitement le propos : scénariste de tous les films du réalisateur, le responsable de l’histoire sur celui-ci avait déjà signé celui d’Une nuit, porté par le même acteur principal. Encore un film policier donc, incluant les classiques bides en salles et massacre par les critiques.
Parti explorer le monde dans sa jeunesse, Lucas (Roschdy Zem) avait laissé derrière lui une petite amie dont il ignorait la grossesse. De retour il laissa faire les choses, restant un fantôme aux yeux de sa fille. Il a depuis refait sa vie et travaille comme flic à Marseille, tandis que sa fille (Leila Bekhti) est devenue flic à son tour, mais à Paris. Chargé d’une affaire de démantèlement d’un réseau d’armes, son enquête va le mener à Paris, recoupant avec la section des stup (dirigée par Marc Lavoine) où est sa fille. En proie avec une organisation serbe, ils vont devoir apprendre à se connaître.
Une corde, qu’on me pende ! On ne le dira jamais assez, le polar est un genre mort. À la peine depuis des décennies, aucune production du genre n’a évité le flop depuis des lustres, et c’est bien normal. Depuis que le cinéma existe, la France s’est fait un point d’honneur à perpétrer un style très pauvre avec le recul, mais qui a fait nos beaux jours avant l’apparition de la couleur. Et le problème, c’est qu’aujourd’hui rien n’a changé : les mêmes dialogues stupides censés faire « dur à cuire », les mêmes flics véreux, les éternels problèmes de drogue, les mêmes rues de Paris, et les mêmes handicapés sentimentaux. Inlassablement le cinéma français nous rabâche les mêmes discours de gens arrogants et qui donnent tout à leur travail à un point vomitif, et souvent avec les mêmes gueules devant la caméra. Ici on a un condensé de tout ce qu’il y a de plus insupportable avec ce genre, soufrant d’une histoire laborieuse qui mine des personnages déjà antipathiques de base. Vu mille fois et mille fois mal, le polar parisien se complet une fois dans plus dans une médiocrité scandaleuse qui ne saurait être tolérée.