Odd Thomas
2014
Stephen Sommers
Sorti nulle part en salle, le film était pourtant, d’après ce que dit l’affiche, l’adaptation d’un best-seller de la littérature américaine. Étrange cependant de constater que malgré ça, wikipédia ne possède que de légers articles uniquement en anglais sur cette saga littéraire dont le premier livre a tout de même mit quatre ans pour obtenir une traduction chez nous, où le film n’est d’ailleurs même pas programmé, ne serait-ce pour une sortie en direct-to-DVD. Mauvais signe ?
Il n’y a pas que les petits garçons qui voient des gens qui sont morts : Odd Thomas (Anton Yelchin) possède lui aussi ce don perturbant. Confronté quotidiennement à ces vision d’horreur emplies de cadavres avec qui il ne peut ni communiquer ni toucher, il a au fil des ans développé son sens de l’observation pour pouvoir aider ces âmes en peine, démasquant la plupart du temps leurs meurtriers. Une mission non sans risques : les bodachs, sorte de spectres sortis tout droit des enfers, traquent les gens possédant son pouvoir pour les éliminer. Généralement, leur présence est annonciatrice de mort imminente, et cette fois-ci, leur nombre colossal laisse supposer une menace sans précédent…
Voilà un film non sans rappeler un certain Constantine où le héros luttait lui aussi contre des démons, bien qu’ici le genre soit un peu différent, et que les films ne boxent clairement pas dans la même catégorie : l’un étant un énorme blockbuster, l’autre un film indépendant. Pourtant, son réalisateur est un expert des gros films à l’image de ses G.I. Joe, et pour un film sorti directement en vidéo, son budget de 27 M$ est franchement énorme. On aurait pu s’imaginer que l’expérience du réalisateur et son confortable budget auraient pu permettre un résultat visuel convaincant, mais il n’en est rien. La réalisation est médiocre, saccadée et brouillonne, et les effets spéciaux sont tout simplement atroces. Sans doute le cachet des acteurs, assez connus (notamment Willem Dafoe, et accessoirement Addison Timlin), a trop tronqué le budget du film, mais après tout cela n’empêcherait pas objectivement le film d’être bon. Mais voilà, son scénario est franchement classique – l’éternel coup de la bombe à déplacer le plus loin possible n’innove en rien -, seul le twist final offre un intérêt plus subtil, même si d’aucun se sentiront trahis. Petite production bancale à l’idée sympathique, sans plus.