Fiston

Fiston
2014
Pascal Bourdiaux

Dans cette nouvelle année très faste pour le cinéma français, les comédies ont la part belle avec un nombre sans précédents de succès éclatants. Pas le plus tonitruant d’entre eux, Fiston a tout de même réuni presque deux millions de spectateurs, il est vrai beaucoup aidé par une fête du cinéma accordant des tarifs réduits. Sans faire preuve d’une originalité folle, le film va néanmoins se montrer plutôt efficace.

C’est un fait inévitable et souvent douloureux, tout le monde a un jour ou l’autre fantasmé sur une fille de sa classe, et peut-être même l’a t-on dévoré des yeux plusieurs classes durant sans jamais oser l’aborder, ou au contraire essuyant un refus humiliant. Pour Alex (Kev Adams) cette fille c’est Sandra (Nora Arnezeder), fantasme qui ne l’a jamais quitté de la petite section jusqu’à la fac puisque son obsession l’a poussé à suivre les mêmes études qu’elle. Seulement voilà, sa mère (Valérie Benguigui) va être mutée sous peu et s’il doit déclarer sa flamme c’est maintenant ou jamais. Mais pour être sûr de ne pas se planter, il va faire appel à Antoine (Franck Dubosc), le seul qui ait réussi à séduire la mère de Sandra il y a quelques années.

Un jeune con qui ne sait décidément pas y faire, un vieil ermite aux conseils un peu bidons, voici donc le duo improbable qui constitue ce film. Les deux acteurs qui les incarnent ne font jamais dans la dentelle, mais cette fois-ci leurs rôles sont plus nuancés, capables de surprendre par moments, et les deux styles se complètent bien. L’humour jeune et puéril du film se retrouve ainsi contrebalancé par des enjeux plus sérieux, une véritable quête spirituelle avec une évolution de la maturité croissante. L’histoire est très classique dans le fond comme sur la forme, et certains rebondissements se sentent à des kilomètres, mais le film regorge de bonnes idées qui donnent du crédit à l’ensemble, notamment la superbe idée de l’enveloppe à la fin, preuve d’un certain degré de recherche. La fin est d’ailleurs assez bonne, évitant la facilité pour plus de réalisme et de morale, donnant même une petite touche de poésie avec Alice Isaaz. Mais le film n’est pas parfait, loin s’en faut, surtout à cause de son manque de profondeur. Certaines pistes pourtant prometteuses resteront en effet à l’état d’ébauche, comme la tentative de remonter en selle pour le mentor, ou l’apprentissage en général, pas assez affirmé. Une comédie sympathique plus travaillée qu’il n’y paraît, même si on regrette le manque de profondeur de certains points.

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