Joe

Joe
2014
David Gordon Green

Annoncé comme l’un des rôles les plus marquant de la carrière de Nicolas Cage, un retour en force après des années de productions hasardeuses et alimentaires, un film d’auteur brillant. Bref, une petite perle du genre. Une campagne excellente, mais les distributeurs n’ont pas suivit : tout juste deux millions de dollar amassés dans le monde, faute de salles pour le diffuser.

Dans une petite bourgade du Texas profond se trouve un homme brisé. Joe (Nicolas Cage) est divorcé, ne voit plus ni ses enfants ni ses petits enfants, ne fréquente presque que des prostituées, aime boire et se battre, voir taquiner les forces de l’ordre quand il a fait les deux. À côté de ça, c’est un patron honnête, un travailleur motivé, et il compte beaucoup dans le paysage local, n’hésitant pas à tendre la main à qui en a besoin. Fils d’ivrogne violent qui le bât souvent, Gary (Tye Sheridan) accepta bien volontiers cette aide, trouvant en Joe l’image d’un père modèle, qui lui voit en Gary sa rédemption.

La campagne française, ça craint, mais ça n’est rien comparativement aux Etats-Unis. Au menu, du bouseux de première, de l’alcool à gogo, du bar bien miteux, un bordel sordide, de vieilles maisons dégueulasses et des pick-up à peine en état de rouler. De la zone bien sinistrée où tout le monde galère un max, mais là où le film innove quelque peu, c’est au niveau du comportement. Il y a bien sûr des gros durs, des psychopathe consanguins et des clochards ignobles, mais le film propose aussi une vision plus positive au travers d’une certaine entraide et d’une notion de collectivité très poussée. Ainsi, le film alterne tout du long drame humain et message d’espoir. Pas de quoi crier au génie tant c’est classique, mais la façon de faire pèse sur la balance en sa faveur. L’immersion est très bonne, l’univers parfaitement retranscrit, et il est vrai que les acteurs s’en sortent pas mal du tout, surtout le père alcoolique, véritable SDF décédé peu après le tournage, immense perte tant son personnage, aussi ignoble soit-il, est interprété avec un naturel désarmant. Il représente le chaos dans toute sa splendeur : terrifiant et imprévisible. Du bon travail donc, même si le cadre est très commun et l’histoire simpliste.

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