Le Pactole
1984
Jean-Pierre Mocky
Jamais carrière aussi importante n’aura été aussi insignifiante. Réalisateur d’une quarantaine de films, Jean-Pierre Mocky n’aura jamais connu le moindre succès critique et encore moins publique : aucun de ses films ne fut recensé au box office. On pourrait presque avoir de la pitié pour lui, mais quand il nous pond pareille insulte au cinéma, on aurait plutôt tendance à dire que c’est mérité.
Quasiment le point le moins mauvais et pourtant, le film nous raconte une énième histoire de flic ripoux, en l’occurrence Richard Bohringer. Marre de sa petite vie trop dure, il va décider un beau jour de braquer l’hyper marché du coin, y dérobant plus de sept cent mille francs, de quoi pouvoir voir venir. Seulement voilà, un mystérieux persécuteur vient perturber son bonheur. Patrick Sébastien (oui oui, celui là même) enquête quant à lui sur le fameux braquage.
De toute ma vie je n’ai jamais vu une direction d’acteurs aussi lamentable. Le film n’est pas parodique, il s’essaye même au drame avec la persécution et la folie, et pourtant les acteurs ne semblent pas être au courant. Ça déclame son texte en regardant la caméra, ça surjoue en permanence, et surtout ça ne sait pas jouer la comédie. Le panel d’émotions est en fonction des acteurs soit inexistant, soit forcé à l’extrême, donnant lieu en début de film à l’une des morts les plus bidons jamais vu, au point qu’on s’attend à ce que le gars se relève mort de rire la seconde d’après. Et c’est bien là tout le problème du film : on ne sait jamais à quoi s’attendre tant rien ne semble être fait exprès. Le hasard à l’état brut, improvisant le film dans son intégralité. C’est incroyablement bancal, incohérent, mou et ennuyeux. Rien ne saurait retenir votre attention, et je me demande encore par quel miracle j’ai tenu jusqu’au bout.