Palo Alto

Palo Alto
2014
Gia Coppola

Après le père, la fille, c’est au tour de la petite fille de faire son apparition derrière la caméra dans la grande famille des Coppola. Marchant sur les traces de sa tante, elle s’intéresse elle aussi à la jeunesse désabusée, adaptant l’œuvre auto-biographique de James Franco, qui incarne ici un professeur de football un peu trop proche de l’une de ses élèves, April (Emma Roberts), pourtant à peine plus âgée que son fils.

Dans la ville de Palo Alto, près de Stanford, les tentations sont grandes et les abus fréquents. Les jeunes, même mineurs, peuvent sans problème se procurer de l’alcool, du tabac, de l’herbe et des champignons, et ils ne s’en privent pas. Dans un monde où ils ne trouvent pas leur place, ces substances sont leur seul moyen d’affronter la réalité. Entre recherche de soi et quête de reconnaissance, leur chemin sera sinueux.

Genre un peu surreprésenté, la mise en abyme de l’adolescence n’en est pas moins souvent intéressante, non seulement parce qu’elle peut potentiellement faire écho à des expériences personnelles, mais surtout parce qu’elle représente le tournant majeur dans la vie de chacun, qui décidera quel genre de personne on sera, quel genre de vie on aura pour le restant de ses jours. Ce film opte pour une vision tragique et romancée, montrant que le malheur et les déceptions nous attendent à chaque tournant, et qu’importe à quelle personne on se raccroche, nos choix, il n’y a pas de bonne décision, que des plus ou moins mauvaises. Un cynisme prononcé mais cohérent par rapport aux situations dépeintes, même si il est vrai qu’une morale à ce point transgressée et une démence aussi répandue ont de quoi faire peur, d’autant que le film semble assez pertinent et réaliste. La mise en scène et les acteurs font leur boulot correctement, le scénario tient la route, et quelques bonnes idées nous interpellent régulièrement, notamment tout ce qui entoure le personnage complètement fou de Fred. Très loin du Monde de Charlie ou de Donnie Darko, le film apporte tout de même sa modeste contribution et on en est pas mécontent.

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