Colt 45

Colt 45
2014
Fabrice Du Welz

Je n’aime pas les films policiers pour la simple et bonne raison qu’ils sont presque systématiquement très mauvais. La principale raison venant du scénario, invariablement axé autour de flics ripoux, de règlements de comptes et autres affaires personnelles, quand ce n’est pas la famille qui s’y met. Ici, c’était clairement ce qui nous attendait, donc sans surprise le film est sans intérêt.

Le père bossait dans la police, alors le fils s’y est engagé après sa mort. As de la gâchette, il a rapidement prouvé sa valeur et est devenu instructeur, mais ses performances lui valent beaucoup de sollicitations. Une pression face à laquelle il résiste tant bien que mal, mais lorsque son collègue Milo (Joey Starr) va apprendre qu’il créé des balles perforantes d’une rare efficacité, et que ce dernier refuse de les vendre, il va le mettre face à une situation dans laquelle le « non » n’est plus possible. Peu après, les premières morts causées par ses cartouches vont tomber, le mettant au pied du mur entre une enquête l’impliquant (menée par Gérard Lanvin) et le chantage le mouillant dans l’affaire.

De temps en temps faut bien se forcer vu la proportion que le polar représente dans le paysage cinématographique français, mais quand même. Le degré zéro de l’effort scénaristique : des flics ripoux de partout, à tous les étages, et ceux qui ne l’étaient pas le deviennent. Les acteurs sont des habitués du genre (sauf Alice Taglioni, mais au rôle très secondaire), donc là aussi on sombre dans la redite. Côté ambiance c’est relativement réussi, toujours de l’obscur et de la violence outrancière, particulièrement prononcée ici. Au moins, le film ne s’attarde pas trop en blabla et assume un peu son côté décérébré en misant sur l’action, et il est vrai que quelques scènes de tir retiennent notre attention. Mieux encore, on pourrait même dire que c’est plutôt rythmé. Mais l’éternelle question de l’intérêt se pose, et la réponse n’existe tout simplement pas.

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