Samba
2014
Eric Toledano, Olivier Nakache
Troisième plus gros succès de tous les temps en France, Intouchables a surpris son monde en faisant 19,4 millions d’entrées, et a donc fait de son duo de réalisateur un pilier de notre paysage cinématographique, dont la suite de leur carrière est attendue au tournant. Forcément, en reprenant leur acteur fétiche césarisé, le succès a été au rendez-vous avec un peu plus de trois millions d’entrées, mais pas de quoi pavoiser non plus tant la chute est lourde. Pas étonnant non plus quand on donne à ce point dans le sociétal.
L’une des principales sources d’inquiétude des français, l’immigration peut aussi être un enfer pour les assistés de la vie en quête d’allocations, notamment pour ceux qui essayent de jouer le jeu et tenter de travailler. Car oui, déjà qu’il n’y a pas de boulot pour ceux déjà installés en France, alors de là à en trouver pour les autres… Mais voilà, installé dans notre pays depuis dix ans déjà, Samba (Omar Sy) s’était intégré et allait devenir cuisinier, même s’il participait à l’appauvrissement du pays en envoyant une partie de son salaire hors de nos frontières, seulement l’irrégularité de sa situation va le rattraper et un avis d’expulsion sera émit, l’obligeant à vivre dans la clandestinité.
Un scénario d’une telle faiblesse, c’est rare ! L’histoire clichée du pauvre somalien cliché, victime d’injustice et qui galère pour s’en sortir. Seulement voilà, Omar Sy est mauvais dans ce film, et son personnage est imbuvable, pas empathique pour un sou. Sa romance téléphonée avec Charlotte Gainsbourg rame horriblement, et heureusement que le charme de l’actrice pèse lourd dans l’équation. Côté personnages secondaires, Tahar Rahim est lui aussi antipathique, sombrant également dans le cliché ambulant pour un résultat très bancal. Rien ne fonctionne dans ce film dénué d’inspiration, excepté l’humour, il est vrai plutôt efficace, faisant par moment oublier le vide abyssal du film. Bien rythmé, bien filmé et drôle, mais très faible sur ses personnages et son histoire. Une production pompeuse et fainéante qui assure le minimum côté divertissement.