Turf

Turf
2013
Fabien Onteniente

Alors que tout le monde s’accorde à dire que la filmographie de Fabien Onteniente est composée exclusivement de navets indignes, il n’empêche qu’entre Disco et les deux premiers Camping, le piètre réalisateur venait d’enchaîner pas moins de trois gros succès commerciaux. Car oui, même si c’est mauvais, ses films sont distrayants et on y retrouve des acteurs populaires. Alors pourquoi cette fois-ci le bide fut légendaire, le classant parmi les plus gros échecs financiers de l’histoire du cinéma ? Il semble qu’à force de trop tirer sur la corde, le public se soit lassé.

Qu’est-ce qu’un Turf ? Eh bien tout simplement un amateur de course hippique, souvent vautré au PMU du coin à claquer son salaire à parier sur le dos des chevaux. Spécialistes du genre, quatre potes (dont Edouard Baer et Alain Chabat) vont avoir l’idée folle de passer de l’autre côté de la barrière en devenant propriétaires d’un cheval de course. Directeur d’un prestigieux élevage, Paul (Gérard Depardieu) va réussir l’exploit de leur refourguer l’animal malade de l’enclot, Torpille, un cas désespéré. Un onéreux investissement, surtout avec le surcoût du coach et du jockey (Sergi López et Vahina Giocante), qui risque fort de tourner au canular et au gouffre financier fatal. Sauf si…

Un cheval c’est beau, fort, majestueux et noble, et les concours sont un ressort dramatique intense, propice aux émotions et au suspens. Le film avait donc un certain potentiel, surtout que le casting est solide, et il y a de-ci de-là quelques propositions comiques intéressantes. Mais voilà, le film est brouillon, horriblement creux, et la direction d’acteurs est catastrophique, pénalisant encore plus des personnages stéréotypés à outrances par des prestations médiocres. Le personnage de Edouard par exemple est typiquement un gros égoïste incapable de voir au delà de l’instant présent, parasite vivant au crochet des autres et qui se pavane de façon détestable. Mais les autres ne valent pas tellement mieux entre l’ostéopathe censé être infidèle alors que pas du tout, le comptable nerveux agressif, et le gros bouboule à sa maman qui déconnera à plein tube lors d’une séquence monégasque ahurissante de connerie. La logique est totalement absente, de même que l’originalité, et toute la seconde moitié est une vertigineuse chute libre dans le mauvais goût. Inévitablement on sombre dans l’ennui, même si on voulait y croire. Décidément, vivement Camping 3, j’ai trop hâte !

Ce contenu a été publié dans Cinéma, Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *